Avant la première sortie des Eléphanteaux à la Can junior 2009, la clé du succès semblait toute trouvée en Gohi Bi Zoro. Contrairement au championnat national, l’ex-athlète de l’Asec n’a pu sortir son sabre pour éclairer ses coéquipiers en manque d’inspiration. Un manque de réussite qui pose la question du positionnement de Gohi Bi dans le système de Gouaméné.<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />
 
L’espoir était Gohi, devenu star après une saison 2008 auréolée d’un titre de meilleur joueur, puis de meilleur buteur avec 21 buts inscrits. Comparées au stats des meilleurs fusils européens, celles de Gohi ne sont pas terribles. Mais ça en fait un homme incontournable dans le groupe de Patrick Liewig et dans la sélection d’Alain Gouaméné. Car pour voir un joueur passer la barre des 20 buts en championnat de Côte d’Ivoire, il faut remonter à bien longtemps, surtout pour un milieu de terrain. Bien sûr, comme les brésiliens Kaka (Milan AC) et Diégo Ribas (Werder) et le portugais Cristiano Ronaldo, Gohi Bi fait partie de la nouvelle race de milieux offensifs plus prolifiques que leurs attaquants. Une attirance du carré de vérité et une facilité à marquer des buts qui a vite fait de leur faire porter le chapeau d’avant-centre. Ce qui n’est pas le cas.
 
Et pourtant, face à l’Afrique du Sud, Gohi Bi, le milieu de terrain, se retrouvait à la pointe de l’attaque ivoirienne épaulé sur les ailes par Koffi Kouassi «N’Diefi» et N’Gossan Antoine. Alors que Koné Koro Issa et Koné Ladji Tiézan, des attaquants de métier, curaient le banc du stade régional de Kigali, Alain Gouaméné préférait faire confiance à un Gohi Bi visiblement pas à l’aise dans son nouveau rôle. Gardant trop le ballon et lent à la décision, les actions de Gohi Bi Zoro permettaient au bloc défense Bafana Bafana de vite se regrouper autour de son gardien inquiété par des tirs in-extremis des Eléphanteaux. Un choix qui, même s’il a été rectifié avec l’entrée en seconde période de Koné Koro, n’a pas permis aux Ivoiriens, absents dans l’antre jeu, d’être efficace face à une défense sud-africaine bien en place.  Et si «les enfants n'ont pas respecté nos consignes. (Et qu’) ils sont passés à côté de la plaque», c’est sûrement parce que le sélectionneur national n’a pas mis les hommes qu’il faut à la place qu’il faut. Face à l’Egypte et au Nigeria, Alain Gouaméné devra «tirer rapidement les leçons», comme il l’a affirmé après la défaite pour aligner une équipe plus complète, plus efficace.
 
Par Patrick GUITEY