Le Sénégal redonne le sourire à l’Afrique. Loin du sceau de favoris, les Lions de la Teranga ont surpris la Pologne lors du deuxième match de la première journée dans le groupe H de la Coupe du Monde 2018.

16 ans et 3 jours après, le Sénégal illumine l’Afrique en Coupe du Monde. Après la France de Zidane en 2002, c’est la Pologne de Robert Lewandowski qui a trinqué au passage des Lions de l’Afrique de l’ouest. Avec un pressing ambitieux et une agressivité insouciante, les hommes d’Aliou Cissé ont étouffé le collectif en provenance de Varsovie. Et si c’est Sadio Mané qui était attendu, le capitaine sénégalais a su s’effacer pour fondre dans un groupe duquel s’est élevé, Mbaye Niang. Le “Man of the Match“.

A la 38è, l’attaquant du Torino récupère une balle dans sa moitié de terrain avant de la transmettre à Sadio Mané. Le Red décale bien Idrissa Gana Gueye dont la frappe hors-surface ricoche sur le pied de Thiago Cionek avant de prendre à contre-pied Wojciech Szczesny (0-1). De la réussite oui, mais quelle logique pour le Sénégal ultra dominateur. La réaction polonaise, elle intervient à la 56è. Sur un exercice sensé être le talon d’Achille de l’Afrique. Mais la tentative de Lewandowski, muselé dans le jeu par l’axe Kalidou Coulibaly-Salif Sané, trouve la parade de Khadim Ndiaye, gardien volant pour l’occasion.

Installé dans la gestion, le Sénégal passe par la malice pour chagriner la Pologne dubitative. Oublié aux abords de la pelouse, Niang profite d’une balle en retrait de Grzegors Krychowiak et de la mésentente dans la défense polonaise, pour inscrire le deuxième but sénégalais, dans des buts désertés par Szczesny (0-2, 61è). Du coup, les Lions s’emballent. Et passent proche de l’autre péché des pays africains. La déconcentration des dernières minutes sur coup de pied arrêté. A la 86è, sur un long coup-franc de Kamil Grosicki, Krychowiak saute plus haut que tout le monde est croise sa tête. Ndiaye ne peut rien faire cette fois contre la réduction du score (1-2). Le suspens de fin de match n’est point dommageable pour les Lions qui tiennent le résultat jusqu’à la fin. Imitant le Japon, vainqueur de la Colombie un peu plus tôt (1-2). L’Afrique n’est donc pas maudite en Russie.

Patrick GUITEY