Alex Frondo et Drissa Dagnogo. Deux noms qui sont engrammés en petits caractères sur l’historique pelouse du stade Félix Houphouët-Boigny. Un exploit réalisé en l’espace de 90 minutes. Face aux Diables Noirs du Congo, le premier s’est fait templier presqu’infaillible, et le second, exécuteur soufflant le chaud et le froid.  La chaleur, ce sont les supporters Oyé qui l’ont d’abord tâté. Bien plus fringant que les locaux, les Diables Noirs prennent possession de la rencontre et s’offrent les premières occasions franches. Les ambitions congolaises portées par Bermagin Kangou (8è) et Bomanyae Dicha (27è) sont liquéfiées par des parades d’Alex Frondo, véritable muraille. Si la défense Oyé avait son patron, ce n’était pas le cas pour son attaque. La faute à une pubalgie insistante sur le physique d’Ange Gnagbo. Auteur d’un doublé à l’aller, Gnagbo était obligé de céder sa place à Drissa Dagnogo à la 25è. Le début du réveil de l’Africa. Trois minutes après son entrée, le numéro 28 fait apprécier sa puissance de frappe. Sur le coup franc de la 28è, Dagnogo décoche un missile qui atteint son objectif (1-0).  Loin d’avoir abdiqués, les Diables Noirs continuent de chatouiller les gants de Frondo toujours fermes, à l’image du sauvetage de la 33è.

Au retour des vestiaires, les Congolais gardent la même stratégie et assiègent encore une fois, les buts Aiglons. Efforts payant à la 60è. Abandonné par sa défense, Frondo, après une première parade, est obligé de s’incliner face à Bermagin Kangou (1-1). Une égalisation qui met la pression à l’Africa qui tremble tant sur la pelouse que dans les tribunes du “Félicia“. Et ce ne sont pas les incursions congolaises qui firent baisser la température. A la 71è, le Diable de Bermagin chagrine encore une fois la défense aiglonne sauvée par la promptitude du successeur de Blé Zadi. Dix minutes plus tard, Drissa Dagnogo se remet en scelle. Placé au cœur de la défense adverse, l’attaquant ivoirien est à la conclusion du service de Gonazo Thomas pour le deuxième but, son premier doublé en Coupe d’Afrique (2-1, 81è). Alors que la victoire se dessinait, l’Africa s’offre une dernière frayeur, enraillée par Gnahoua Lébé à la 86è, avant la délivrance. Victorieux à l’aller, l’Africa remet les mêmes couverts et s’ouvre les portes des 16è de finale de la Coupe de la Confédération.

Patrick GUITEY