Dans sa volonté de limoger l’entraineur des Eléphants, la FIF n’ a pas fait le bon choix, selon les témoignages recueillis. Remplacer un entraineur finaliste de la CAN (2012) par un novice qui n’a jamais cocher, ne serait-ce qu’une équipe de jeunes, à la tête le la Côte d’Ivoire, 1ère au classement Africain et 15è au classement mondial de la FIFA peut-être qualifié « d’incohérent et d’irresponsable », selon les termes du journaliste français Hervé Penot (L'Equipe).
Car, selon des indiscrétions, ni les joueurs, ni la Direction Technique Nationale, ni même des membres du Comité Exécutif n’ont été consulté ou informés au préalable. « Tout le monde a été mis devant la réalité de la nomination  du successeur de Zahoui. On nous l’a annoncé à la surprise générale », avouent des joueurs et des techniciens ivoiriens, membre de la DTN.
Oui, il s’agit bien d’une surprise, en référence à la sortie récente du premier vice-président de la FIF, qui, quelques jours plus tôt avait réaffirmé devant la presse (le samedi 19 mai) que le contrat de François Zahoui courait jusqu’à fin août 2012 et que les journalistes devraient le laisser travailler tranquillement. A mots couverts, Sory Diabaté avait même reproché à la presse sportive de déstabiliser le coach finaliste de la CAN 2012.
 
Mais, voilà que la même FIF abroge le contrat du successeur de Sven-Göran Ericksson à trois mois du terme dudit contrat et à quelques jours de deux rendez-vous des éliminatoires de la Coupe du Monde 2014. Contre la Tanzanie le 02 juin à Abidjan et face au Maroc le 08 juin à Rabat.
 
Le collaborateur de Sidy Diallo ne peut pas dire qu’il a été également ignoré dans le choix de l’ex-joueur de Marseille pour diriger les Eléphants ? Il est donc clair que Sory Diabaté était même au centre des négociations. Par contre un fait intrique. Pourquoi alors, quelques jours plus tôt, il criait sur tous les toits que François Zahoui était toujours à la barre et qu’il avait eu des résultats, au-delà des espérances de la FIF ? Avec cette manière peu élégante de faire, il n’est pas à exclure que la FIF communique mal ou cache des choses. Puisse qu’en sourdine, elle était en train de chercher le remplaçant du coach ivoirien, tout en faisant croire le contraire aux journalistes. Il est difficile de comprendre ce que la FIF, version Sidy Diallo veut cacher, pour ne pas avouer clairement son intention de remplacer un entraineur dont elle avait reconduit le contrat à son arrivée à la tête fédérale.
 
En d’autres termes est t-il plus aisé de limoger un entraineur à 5 jours d’un rendez-vous mondial (éliminatoires de la Coupe du monde 2014) que de faire savoir depuis la finale perdue aux tirs au but contre la Zambie (12 février dernier) que le technicien ivoirien est remercié ? Pour l’instant, nous n’avons pas la réponse fédérale, étant donner que, sur instruction du tout puissant 1er vice président, joueurs et dirigeants se sont imposé la loi d’Omerta. « Motus bouche cousue » depuis leur arrivée à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan lundi soir.  Finalement, tout ce rituel qui entoure le limogeage de Zahoui et la nomination de Lamouchi est qualifié par bon nombre de supporters des Eléphants de campagne interne de déstabilisation.
 
Pour revenir au mutisme, combien de temps la FIF va-t-elle demeurer muette ? En tout cas, pas éternellement. Car, il faudra un jour expliquer à la nation le choix de Sabri. Sinon, cette même nation lui demandera certainement des comptes un jour. Même si nous n’oublions pas que la FIF a toujours dit qu’elle ne rend compte qu’aux clubs, en assemblée générale. Cependant, elle n’a pas encore fait le bilan officiel de la campagne Gabon-Guinée équatoriale 2012, aux clubs.
Alexis KOUAHIO