Lionel Messi n’a été que l’ombre de lui-même. L’atout numéro 1 de Diégo Maradona n’a pas été la hauteur de son talent sur les pelouses sud-africaines qui s’attendaient certainement à plus du messie Albiceleste.
La liste des déceptions de la coupe du monde 2010 reçoit un patronyme de taille dans le milieu du football. Il s’agit de Lionel Messi. Le lutin argentin promis à un stratosphérique mondial vu ses statistiques ahurissantes cette saison sous les couleurs du FC Barcelone, n’a pas produit la moindre étincelle au pays de Mandela. «L’hiver rude de cette partie du globe y est certainement pour quelque chose», ironisait un observateur brésilien. Bien lancé vu la rivalité entre l’Argentine et le Brésil pourtant tout deux éliminés au cap des quarts. Celle des Albiceleste plus clinquante face à l’Allemagne devrait rendre plus fiers les Auriverde qui n’ont pourtant pas accueilli les bras ouverts les hommes de Dunga. Le passage sous silence de Messi reste pourtant un motif de raillerie du côté de Rio de Janeiro et une grande inquiétude à Buenos Aires.
Zéro en 450 minutes
Chagrinant même. Car avec 0 but 450 minutes jouées soit la totalité du temps des 5 matchs disputés par l’Argentine, Messi est bien loin des 34 buts inscrits en Liga la saison dernière et encore plus des 47 toutes compétitions confondues. Des performances qui avaient fait de lui le maître du football mondial empilant les distinctions individuelles. Certainement pas dans le même environnement catalan, Messi a perdu de sa superbe faisant ployer tous les espoirs d’un public sud-africain qui attendait d’être témoin de ses exploits. Il attendra en vain. Et il aurait dû s’en douter après l’élimination du FC Barcelone en demi-finale de l’Uefa Ligue des Champions. Le mûr intériste construit par José Mourinho avait réussi à stopper l’avancée de “la Pulga“ (la puce). Et comme si le remède était trouvé, Messi fut mis sous l’éteignoir des défenses des 5 défenses auxquelles il a fait face durant son deuxième mondial. Et avec une prestation sans saveur, c’est bien comme s’il n’y était pas ou qu’il avait passé son temps sur le banc comme en 2006 en Allemagne.
La fin du mythe ?
Au moment où la FIFA et France Football ont accordé leurs violons pour fondre leurs distinctions (Ndlr : toutes remportée par Messi cette saison), le passage fantomatique de Messi en coupe du monde 2010 sonne comme la fin du mythe du prodige argentin. Un peu comme la fin du règne de Ronaldinho qui après sa piètre prestation au mondial 2006 et une élimination du Brésil en quart de finale perdit tout son génie. L’histoire est-elle entrain de se répéter avec Lionnel Messi ? Une interrogation qui doit faire perdre toute sa sérénité à Pep Guardiola, le manager du FC Barcelone, dont c’est l’atout majeur. Messi lui a le début de la Liga 2010-2011 pour démontrer le contraire.
Par Patrick GUITEY