Regards interrogatifs à la recherche d’éléments pour étayer la nomination de Sabri Lamouchi. Telle fut la posture des journalistes qui avaient bondé le sommet de la maison de verre. La crainte certainement de ne pas pouvoir servir des explications à leurs lecteurs impatients de comprendre. Mais Sidy Diallo qui n’a pas su expliquer son choix, l’assume courageusement.  Pour lui, Sabri Lamouchi a « les qualifications pour amener notre équipe loin. Des mots ne peuvent pas exprimer certaines choses. Je n’ai pas pris un coach au rabais. Faites-moi confiance. J’ai pris ma décision en connaissance de cause ». Téméraire mais pas convaincant le président de la FIF. <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />
 
Mais de toute façon, ce n’était pas l’intention de Sidy Diallo de convaincre l’assemblée et les Ivoiriens. Pour lui il faut juste le suivre dans sa vision d’un football ivoirien plus rayonnant avec un nouvel homme fort, Sabri Lamouchi. « Je ne suis pas là pour convaincre qui que ce soit. J’ai suivi toutes les réactions. C’est naturel. Je vous comprends et je comprends les Ivoiriens aussi. Je veux pourtant vous rassurer. Sabri Lamouchi a un projet cohérent ». Lequel ? L’on le saura au fil du mandat de deux ans de l’ex-marseillais.
 
Pris à la gorge par des journalistes déchainés, Sidy Diallo n’a pas voulu se perdre à expliquer quoi que ce soit. Il n’y arrivait simplement pas. Incapable démontrer la logique de son choix, il utilisa son joker. Comme un dictateur, celui qui impose son diktat aux Ivoiriens. De toute façon, « le choix de l’entraîneur est une prérogative du président de la FIF. (Aussi), nous avons pris des décisions plus risquées que celle là. Mais vous ne les avez pas sentis car les résultats ont suivi », a-t-il rappelez à raison. Le hic, c’est que personne ne se souvenait vraiment des risques antérieurs pris par M. Sidy Diallo. En tout cas, lui est sûr de son choix. Les joueurs, embrigadés, étaient obligés de suivre. Le chef à parler, vive le chef, rien à redire. Même pas Drogba qui a appelé les Ivoiriens à soutenir le successeur de François Zahoui.
 
Sabri Lamouchi, bien installé dans le fauteuil de responsable technique des Eléphants et soutenus par tous, a bien renvoyé l’ascenseur à son employeur. « Les gens qui m'ont proposé le poste et notamment le président Augustin Sidy Diallo ne sont pas fous. Ça suscite la curiosité et l'inquiétude ce que je peux comprendre puisqu'il s'agit de ma première expérience de coach, mais les premières prises de contact ont été excellentes. J'ai été très agréablement surpris », a soutenu le “novice“ qui ne s’attendait pas à une telle hostilité. Ça n’était jamais arrivé aux pays des Ivoiriens. Mais cette fois, ils commencent à voir plus clair dans le verre de la Fédération Ivoirienne du Flou. Car au terme de la conférence de presse sensée tout éclairer, ni les critères de choix, ni la feuille de route, ni le salaire de Lamouchi n’ont été limpides dans les esprits. Une stratégie Sidy.
 
Patrick GUITEY