Pour le joueur du FC Séville, les Eléphants iront en Afrique du Sud avec la ferme volonté d’aller le plus loin possible au Mondial 2010. Mais, dans un moment de lucidité exemplaire, Maestro estime aussi que la Côte d’Ivoire est peut-être surestimée par  les observateurs.
« Nous ne sommes peut-être pas les meilleurs comme on tente de le faire croire. On est sûrement surestimé par les gens ». Didier Zokora ne porte pas de gants pour se prononcer sur les éloges qui pleuvent ces dernières années sur l’équipe nationale de Côte d’Ivoire. Le milieu défensif du FC Séville est très lucide quand il s’agit de passer au crible la puissance des Eléphants.
Zokora reconnait certes que les Eléphants possèdent des joueurs de talent. Des grands joueurs qui font le bonheur des plus grands clubs européens. Mais, il concède dans le même temps qu’ils n’ont encore rien gagné. « Sur le papier, on a une très belle équipe. Toutefois on n’a encore rien gagné. Pourtant dans le football, on ne retient que le nom des vainqueurs. C’est le palmarès qui est le plus important. C’est vrai que les gens pensent que nous sommes les meilleurs en Afrique, mais si on ne gagne rien, cela ne servira à rien ».
L’ex-Académicien  confie aussi ne pas comprendre les raisons des échecs répétés subis par lui et ses coéquipiers de l’équipe nationale. « Je me pose la question sans avoir de réponse. Et si les gens nous surestimaient ? Est-ce que le fait que les observateurs croient énormément en nous, ne nous rend pas aussi prétentieux et suffisants par moments ? », se demande-t-il.
« Notre dernière chance  »
Pour l’ancien joueur de l’ASEC Mimosas, la CAN angolaise devrait permettre aux Pachydermes ivoiriens d’ajouter enfin une nouvelle ligne à leur palmarès. « Cette CAN, il faut qu’on la remporte. Elle sonne un peu, avec le Mondial 2010, comme la dernière chance de notre génération de remporter enfin un titre majeur. La CAN et le Mondial 2010 seront peut-être les deux dernières compétitions majeures de certains parmi nous qui allons bientôt entrer dans la trentaine ».
Pour ces deux compétitions, Didier Zokora reste très optimiste sur les chances ivoiriennes malgré la rude adversité qui les attend en Angola et en Afrique du Sud. « Lors de notre première participation à la Coupe du monde en 2006, nous avons déjà affronté de grandes équipes comme l’Argentine et les Pays-Bas. On n’avait pas été du tout ridicules. Ces oppositions nous ont apporté beaucoup de maturité. On se servira de cette expérience pour aller cette fois plus loin au Mondial 2010. Avec notre potentiel, on reste capable de tout », conclut-il.
Par Abdoul KAPO