Après une année noire, Bonaventure Kalou a retrouvé la joie de vivre et de jouer du côté des Pays-Bas. Avec le SC Heerenveen, l’international ivoirien amorce son retour au premier plan.
Confortablement installé dans un vaste appartement au centre d’Heerenveen, Bonaventure Kalou rit de nouveau. Le talentueux footballeur ivoirien a retrouvé le sourire tant sur les terrains qu’en dehors. Après une année particulièrement exécrable sur tous les plans, l’aîné de Salomon Kalou a retrouvé la lumière. Fin juillet, l’ancien chouchou de l’AJ Auxerre s’est engagé en faveur du SC Heerenveen pour deux ans. « Bona », il faut le dire, entretien une relation particulière avec les Pays-Bas où il avait explosé  au sein du Feyenoord Rotterdam entre 1997 et 2003. Le SC Heerenveen est un club ambitieux et dont l’entraîneur a fait le tout pour le tout pour recruter Kalou. Chassé du PSG puis parti précipitamment de Lens, l’élégant «maestro» ivoirien, mourant d’envie de se relancer, n’a pas longtemps hésité pour rejoindre ce club qualifié pour la Coupe de l’UEFA. Fermant ainsi l’obscure parenthèse de la saison dernière.
Une saison cauchemardesque
En espace d’un an, «Bona» a cumulé les errements et charrié les incompréhensions. Mai 2007. Début de galère avec le Paris Saint-Germain. Paul Le Guen ne veut plus entendre parler de lui. Face à ses prestations en demi-teinte, le public aussi prend Kalou en grippe. Une frange extrémiste des supporters parisiens lui mène la vie dure en représailles à la courageuse sortie médiatique du joueur ivoirien sur le racisme dans les travées du Parc des princes. C’est la fin de l’aventure parisienne pour le natif d’Oumé. Départ pour Lens dans le sillage de son mentor auxerrois Guy Roux. Le président lensois, Gervais Martel, n’est pas favorable à son arrivée, mais cède devant l’insistance de Guy Roux. Montant de l’opération, 1 milliard de F CFA. Ce nouveau transfert ravi franchement le joueur, décidé à faire taire ses détracteurs parisiens. Mais, l’idylle tourne rapidement au vinaigre. Un mois après son arrivée, Jean-Pierre Papin remplace Guy Roux. L’ancien buteur de l’équipe de France ne s’intéressera jamais à l’attaquant ivoirien. Kalou doit partir pour gagner du temps de jeu. Finalement, l’aventure lensoise ne dure qu’un mois.
Petro dollars ou chagrin noir ?
Nouveau départ, nouveau défi. «Bona» atterrit à Al-Jazira, formation des Emirats Arabes Unis entraînée par le Roumain Laszlo Bölöni, un ancien de la Ligue 1 française. Pour son premier jour d’entraînement, l’entraîneur le prend à part. Lui pose une question : «Pourquoi as-tu eu tant de problèmes avec tes entraîneurs ?» Stupeur. Kalou sent un nouveau malaise poindre dans un horizon déjà maussade. Le natif d’Oumé dispute six matches avec Al-Jazira et boucle ses valises avec un avis tranché sur cette expérience au pays des petro dollars. «Ce championnat ne vaut pas le niveau de la 4è division française. Je suis parti là-bas sur un coup de tête. J’étais tellement abattu après les épisodes vécus avec Paris et Lens que j’aurais accepté n’importe quoi».
La nouvelle vie
En février, l’ancienne vedette de l’ASEC Mimosas se retrouve sur le carreau à ne rien faire. Il ne peut s’engager pour un nouveau club car, les règlements de la FIFA interdisent à un joueur de porter le maillot de trois clubs différents au cours d’une même saison. Alors, il vient se ressourcer en Côte d’Ivoire. Entre déplacements à Oumé et sorties publiques à Abidjan, «Bona» entretien sa condition physique à Sol Béni, là où la «bonaventure» avait commencé en 1996. Moralement touché, Kalou avoue avoir songé à tout arrêter pour reprendre ses études. Mais quelques clubs européens ne l’oublient pas. Des équipes turques et grecques lui proposent notamment des offres alléchantes. C’est en ce moment que Heerenveen se signale. Le choix est vite fait. Depuis juillet dernier, «Bona» a donc retrouvé avec délice «ses» Pays-Bas à lui. Dans son pays d’adoption, loin de ses enfants et de sa femme qui vivent à Paris, le surdoué d’Oumé s’est refait une santé. Sur les terrains, il brille de nouveau. Et dans quelques semaines,  «Bona» retrouvera les sommets continentaux avec son club, qualifié pour la phase de poules de la Coupe de l’UEFA. Pour une nouvelle aventure. Que tout le monde espère bonne.
Par Abdoul KAPO