Auteur d’un match solide contre le Portugal  lors de la première journée, la Côte d’Ivoire n’a pu rééditer dimanche sa performance contre le Brésil. Complètement dépassés par le talent et le réalisme de la Seleçao, les Eléphants, victimes d’un mauvais arbitrage et d’erreurs défensives, ont logiquement plié l’échine. Les enseignements d’une défaite amère.
Dimanche, la Côte d’Ivoire avait l’occasion d’entrer dans l’histoire en défiant le Brésil. Malheureusement pour la sélection ivoirienne, les choses ne se sont pas bien déroulées. Les Ivoiriens n’ont pas confirmé les belles promesses affichées devant le Portugal lors de son entrée en lice mardi dernier. Si la flamboyance de la prestation accomplie par les Eléphants face aux Portugais ne se discute pas, tant leur maîtrise technique a été supérieure à celle de la Selecçao de Cristiano Ronaldo, en revanche le contenu de leur match contre le Brésil a été décevant et leur efficacité dans les 30 derniers mètres insignifiante.
La défense, qui avait assuré contre le Portugal, est cette fois complètement passée au travers. Surtout la paire centrale Zokora-Kolo Touré. Tiéné Siaka « Chico » a lui aussi réalisé une partie catastrophique en étant défaillant tant défensivement qu’offensivement. L’animation offensive du 4-3-3, l’utilisation du ballon et l’équilibre collectif ont été médiocres par rapport aux possibilités qu’offre cette équipe, à ce qu’elle avait montré devant le Portugal, mais aussi à la qualité individuelle de ses joueurs.
Les lacunes majeures constatées face aux Auriverde ? Un manque de rythme, d’intensité, de mouvement et, surtout, de profondeur dans le jeu. Il a manqué aussi de vitesse dans les passes et les déplacements, contrairement aux Brésiliens dont la vitesse d’exécution a été remarquable. Il n’y a pas eu de présence des attaquants ivoiriens dans la surface adverse et il a manqué un accompagnement notoire des actions.
La bêtise de Sven-Göran Eriksson
Tout cela est la résultante du déficit immense sur les côtés. Quand on sait le rôle vital que tiennent les ailiers dans un 4-3-3, on ne peut qu’être triste devant la passivité et la prestation épouvantable de Salomon Kalou et d’Aruna Dindane. D’ailleurs, on n’a pas trop compris pourquoi Sven-Göran Eriksson a gardé Gervinho, l’élément le plus tranchant devant le Portugal, sur le banc. Et aligner Kalou et Aruna qui avaient pourtant montré d’évidents signes de faiblesses lors du premier match.
Outre nos errances défensives, le problème est donc davantage venu de Kalou, côté gauche, et d’Aruna, côté droit. Bilan du premier qui a été totalement transparent et inexistant : zéro tir et zéro centre. Bilan du second : un tir cadré et un (mauvais) centre. C’est peu dans ce genre de rencontre de haut niveau.
La belle entrée de Gervinho
Même s’il n’aura pas pesé sur l’issue de la rencontre, la rentrée de Gervinho a fait du bien aux Eléphants. Son entrée a eu le mérite de donner plus de punch aux offensives ivoiriennes. Le talentueux dribbleur lillois a aussitôt mis le feu avec ses débordements, ses accélérations, ses dribbles.
Son profil technique totalement différent de celui d’un Salomon Kalou ou d’un Aruna Dindane, aurait fait des misères et offrir à Drogba plus d’opportunités dans la surface adverse s’il avait été utilisé d’entrée. Malheureusement, Sven-Göran Eriksson n’a pas eu le nez creux.
Par Abdoul KAPO