Autour d’un dîner, samedi soir dans un restaurant de la Riviera 3, l’entraineur des Eléphants de Côte d’Ivoire a fait le tour d’horizon sur la qualification combinée à la CAN et à la Coupe du Monde 2010 de son équipe et les perspectives. Au cours du conclave exclus à certains organes de presse, Vahid a réaffirmé son impuissance à offrir à la Côte d’Ivoire son deuxième trophée continental.
« Je vous le répète, nous ne sommes pas encore prêts à gagner la CAN, encore moins à passer le premier tour du Mondial », avouait Halilodzic, selon Nord-Sud Quotidien de lundi.
Mais comment un entraineur à qui l’on a confié une mission, celle de remporter le trophée de la CAN et de passer au moins le premier tour du Mondial 2010 peut-il tenir de tels propos, qui sont de nature à fragiliser et à déstabiliser sa propre équipe, et même à faire douter de sa capacité ? Pourquoi Vahid s’efforce t-il de « répéter » à qui veut l’entendre que les Eléphants ne sont pas prêts pour remporter la CAN, alors qu’il reconnait lui-même que « la génération actuelle des Eléphants est bourrée de talents ». Que fait-il en tant que technicien pour transformer cette équipe « bourrée de talents » qu’il a à disposition depuis mai 2008 et qu’il n’arriverait pas, à en croire ses propres termes, à hisser au sommet de l’Afrique ?
Au delà de son incapacité avouée de faire gagner les Eléphants, le coach des ivoiriens a par ailleurs préparé les esprits à la défaite, dans des propos rapportés dans les colonne du confrère. « Pour gagner, il y a des sacrifices à faire. Pour certains joueurs, ce sera difficilement acceptable. Toutefois, je pense qu’il est mieux de prévenir aujourd’hui que de pleurer après », dixit Vahid.
Evoquant les choses de cette manière, coach Vahid donne l’impression qu’il se prépare à faire pleurer les milliers de supporters des Eléphants, qui n’attendent de leur équipe que le trophée de la CAN 2010, en Janvier prochain ? En tout cas, ces propos sont loin d'être rassurants pour les supporters ivoiriens.
En effet, il serait difficile, pas seulement pour « certains joueurs », comme le dit Vahid dans Nord-Sud Quotidien, mais également aux ivoiriens d’accepter un échec en Angola, surtout après la douloureuse élimination en demi-finale au Ghana en 2008.
Même si dans une compétition il n’est pas exclus d’avoir un résultat autre que la victoire finale, force est de reconnaitre que l’entraineur des Eléphants est rarement positif sur le sort de son équipe. « Vous n’avez rien gagné encore. Votre palmarès est vierge comme une feuille blanche », ne cesse de répéter coach Vahid aux joueurs ivoiriens depuis sa prise de fonction à la tête des Eléphants de Côte d’Ivoire.
Selon le technicien, il le dit pour booster son équipe. Mais pour l’opinion, Halilodzic donne l’impression que seuls les joueurs sont concernés par le challenge du palmarès. Or, en réalité c’est lui le maitre d’ouvrage chargé d’élaborer les stratégies qui doivent conduire la Côte d’Ivoire au sacre final.  En cette qualité, il est concerné au premier chef. C’est lui qui doit amener les Eléphants à gagner ou à être prêts pour remporter la CAN et à passer au moins le 1er tour du Mondial.
Bouclant la boucle, au diner de samedi dernier, le technicien franco- bosniaque a fini par prévenir ses hôtes et les responsables de la Fédération Ivoirienne de Football qui étaient à ses côtés, de son éventuel départ de la tête des Eléphants. Alors qu’il avait par la même occasion demandé l’union sacrée de tous, autour de la sélection. Toute chose qui confirme ses envies de fuite en avant.
« Me concernant, je peux partir à tout moment. Si je vois que je ne peux plus, je préfère partir la tête haute », lancait coach Vahid. A écouter le patron de l’encadrement technique des Eléphants, il donne du grain à moudre à ceux qui soutiennent qu’il a accepté de conduire la sélection ivoirienne pour se relancer dans le métier d’entraineur. Et qu’il va fuir sur la pointe des pieds un de ces quatre matins.
Rappelons que l’ex-entraineur du PSG avait voulu filer à l’anglaise à Portsmouth, en pleine phase des éliminatoires de la CAN et du Mondial 2010, mais la suite de l’affaire n’avait pas marché pour lui.
En somme, Halilodzic n’a véritablement pas eu du nouveau dans son discours au dîner qu’il a offert à des journalistes, si ce n’est que de communiquer sa peur bleue d’échouer avec une sélection ivoirienne « bourrée de talents ». En d’autres termes, l’entraineur des Eléphants n’a fait que réitérer des propos déjà tenus et demander le soutien de la presse pour les campagnes africaine et mondiale de la Côte d’Ivoire.
Alexis KOUAHIO