« Vous êtes des nullards !». Une phrase courte qui exprimait bien la colère des Actionnaires, présents jeudi dernier dans les gradins clairsemés du stade Félix Houphouët-Boigny.  Face à la SOA, l’ASEC a engrangé son 6è match nul de la saison. Au-delà du score vierge (0-0), c’est la maigreur, presque perpétuelle, de la production des hommes de Jean Marie Assoumou qui fut décriée par des irréductibles qui, là, semblaient avoir perdu la flamme, leur nerf avec. « Si vous ne remportez pas ce match, nous allons vous tabasser, parce que nous sommes fatigués », indiquait une poignée de la timide vague Mimosas qui a stoppé ses activités pour assouvir sa passion pour le club jaune et noir. « J’ai garé mon taxi pour venir au stade. J’ai fermé les yeux sur ma recette de 32 000 Frs Cfa pour venir les soutenir et c’est déplorable de nous servir un tel spectacle », nous a révélé un actionnaire les nerfs à vif.  Une détresse pour des Actionnaires qui espèrent mieux d’une équipe dont les statistiques sont loin des canons du club.

Après 8 journées de Ligue 1, l’ASEC ne totalise que 9 points construits à coup de 6 nuls, 1 défaite et une seule victoire. Un parcours loin d’être celui de champion, pour un club qui espère renouer avec le titre qui le fuit depuis 2010. Pour l’instant, c’est à la 10è place que les Mimosas ont installé leur ambition, à 6 points du leader qui se nomme désormais AS Tanda (15 points). Une posture qui devrait faire ravaler son air dominateur à l’ASEC qui, sur le terrain, n’a rien du grand club de Côte d’Ivoire qui s’appuie sur le presqu’intouchable palmarès de 24 titres. Des acquis qui ne pèsent pas grande chose aujourd’hui, face à ceux que Me Roger Ouégnin, le Pca de l’ASEC, a appelé les « petits ». A travers les joueurs conspués, jeudi dernier au stade Félix Houphouët-Boigny, c’est bien la politique de celui qui demeure au pouvoir depuis plus de deux décennies qui est décriée. Si l’empire Mimosas continue de grandir, le terrain, premier alibi de savoir-faire de l’administration jaune et noir est en lambeau. Et Me Roger Ouégnin a beau accusé un environnement « médiocre », il ne pourrait se dérober de sa responsabilité dans les résultats plus noirs que jaunes de l’ASEC Mimosas. Une équipe qui ne prépare pas au mieux son 16è de finale aller de Ligue des Champions face au Kaizer Chiefs d’Afrique du Sud.

Patrick GUITEY