Côte d'Ivoire-Bénin le 23 mars, puis Côte d'Ivoire-Uruguay le 26. Ce sont les deux prochaines rencontres des Eléphants. Des duels pour préparer les échéances des éliminatoires de la CAN 2025 et de la Coupe du Monde 2026.

2026, c'est l'échéance indiquée par Emerse Faé qui, lundi dernier, répondait à la question concernant son contrat, tant évoqué par plus d'un observateur. "Nous serons là jusqu'à la Coupe du monde 2026. Et les objectifs sont très simples. Se qualifier pour la prochaine CAN parce que nous sommes tenants du titre. Il est important d'être présent au Maroc pour défendre notre titre. Ensuite, nous aurons les qualifications dès le mois de juin, pour la Coupe du Monde (2026) qui sont un objectif principal parce que nous savons que la Côte d'Ivoire a raté les deux dernières Coupe du Monde", a déclaré Faé.

Une réponse qui cache mal une démarche loin d'être habituelle à la maison de verre. Une posture qui tranche avec ce à quoi la FIF a habitué "son partenaire privilégié", "la presse". Puisque d'accoutumée, une conférence de presse d'annonce de la nomination d'un nouveau sélectionneur est organisée. Animée par le Président de la FIF ou son Directeur Exécutif, elle se fait alors, en présence ou pas du concerné qui a le temps de réagir aux missions et à la durée de son bail.  D'Hervé Renard (et même au-delà), dernier vainqueur de la CAN avec la Côte d'Ivoire avant 2024, à Jean Louis Gasset, ce procédé est devenu institutionnel. Une habitude que le "Cas Faé" vient bouleverser. De quoi raviver quelques interrogations sur la situation contractuelle du deuxième technicien ivoirien à remporter la CAN.

Selon des sources proches du dossier, Emerse Faé qui demeure sous le régime de sélectionneur de l'équipe nationale U23, n'a pas encore paraphé son contrat. Sinon, l’on aurait à la FIF organisé une belle et médiatisée cérémonie de signature vu l'émotion que sa situation a suscité auprès de la population. Argumentation pertinente au regard du tableau. Surtout qu'en parallèle, aucun sélectionneur des U23 n'a été officialisé. La FIF se contentant, pour l’instant de faire assumer les affaires courantes de la sélection Espoir au duo Dao Lassina-Boubacar Sanogo. Il a d’ailleurs été désigné pour diriger les U23 face à ceux de la France en match amical prévu le 22 mars 2024, à Châteauroux.

La FIF et Faé pas encore calés sur le salaire

Alors, quelle est la nature du blocage concernant l'officialisation du nouveau bail de Faé à la tête des Eléphants ? Notre source désigne l’aspect purement financier.  Si Emerse, dès l'annonce de son intérim a touché les primes prévues pour Jean Louis Gasset jusqu'au terme de la compétition, il espère rester dans les mêmes eaux salariales que son prédécesseur. Quoique, les 70 millions Frs Cfa mensuels, évoqués sur les réseaux sociaux sont loin de la réalité au sujet des émoluments que percevait l’actuel coach de l’Olympique de Marseille.

Resté bloqué sur la rumeur du montant versé à Gasset, son agent, qui se trouve être son épouse, également cousine de son adjoint Guy Roland Demel, ne s'est pas encore entendu avec la FIF sur le montant du salaire de son client. Par conséquent, avant les rencontres amicales face au Bénin et l’Uruguay, Emerse Faé, confirmé verbalement par Yacine Idriss Diallo, n'a pas encore paraphé son contrat de Sélectionneur-Entraîneur titulaire des Eléphants.

Même si, quel que soit le cas de figure, l'ex-milieu de terrain de l’OGC Nice tient à continuer son aventure à la tête de la sélection nationale de Côte d'Ivoire, qu'il a conduit au sacre continental, le 11 février 2024, il espère sortir de cette situation contractuelle claire-obscure, avant les 3è et 4è journées des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026, prévues en juin face au Gabon (à domicile) et au Kenya (à l'extérieur).

Patrick GUITEY