Oui, avec un doublé et un penalty provoqué, Gervinho aura été le grand homme du match. Oui, Didier Drogba, en se fendant d’un nouveau doublé (comme au match aller à Accra), a démontré qu’il était bien le guide des Eléphants. Mais, si les hommes de François Zahoui ont dynamité dimanche le Bénin, ce n’est pas à cause seulement de leur supériorité technique et à la qualité incomparable de leurs individualités. C’est aussi parce que, quand les Béninois ont élevé le tempo et imposé une impitoyable bataille physique dans l’entrejeu, leurs milieux de terrain ont tenu la comparaison. Et, l’un d’entre eux a fait mieux que cela : il a tenu et guider la baraque des Eléphants quand celle-ci a semblé vaciller.
Son nom est Kafoumba Coulibaly, qui, à 24 ans, a fait montre d’une maturité tactique exceptionnelle au cœur du milieu de terrain des Ivoiriens. En l’absence des Zokora et autre Tioté, le rôle du sociétaire de l’OGC Nice n’était pas évident. Surtout qu’il disputait-là son premier match avec les Eléphants dans le costume de titulaire. A la pause, Fortuné Glèlè, l’entraineur des Ecureuils, avait modifié la configuration de son équipe et réclamé de son milieu de terrain qu’il se montre encore plus agressif dans la conquête du ballon et plus entreprenant. Heureusement, Kafu était là. Tout au long de la partie, l’ancien Académicien s’est montré intraitable.
 Une véritable machine
On le vit produire des tacles impeccables dans le timing comme dans la propreté du geste, qui cassèrent net le rythme de Stéphane Sessegnon et de ses compères du milieu. Mais, c’était la partie visible de l’énorme abattage de l’ancien Bastiais au sein de la salle des machines des Mammouths ivoiriens. Infatigable, impeccable dans ses replacements, intraitable sur ses vis-à-vis, gardant toujours le bon œil sur les intervalles que pouvaient exploiter l’équipe de Glèlè, Kafu a tout simplement donné une leçon quasi-parfaite de l’art ingrat de la récupération et de la couverture des espaces. Non, ce n’est pas à son poste qu’on devient une icône comme Didier Drogba. Mais l’Aiglon vaut mieux que cela : il est un footballeur, un vrai et, en cette magnifique après midi béninoise, il fut un modèle. Chapeau Kafu !
Par Abdoul KAPO