Libéré par son but contre le Mali, le buteur du Werder de Brême ne se préoccupe pas trop de son statut de joker chez les Eléphants. Pour lui, l’important est le sacre final que ni l’Egypte, que les Eléphants affrontent jeudi lors de la seconde demi- finale de la CAN 2008, ne saurait entraver.
Comment vous sentez- vous après avoir marqué contre le Mali votre premier but en match officiel sous le maillot national ?
 Evidemment, je suis heureux. Je suis d’autant plus content que ce but je l’ai réussi lors d’une grande compétition qui est la Coupe d’Afrique des  Nations. Il n’est pas permis à tout le monde de marquer dans cette compétition de haut niveau.
Ce but vous a-t-il fait beaucoup de biens ?
On est toujours content quand on marque un but. C’est une donnée qui est très importante pour un attaquant. L’attaquant n’est jugé que par son efficacité. Et puis, ça faisait un bon moment que je courais après ce but en compétition officielle avec les Eléphants. Je dirais que ce but m’a fait du bien. J’espère qu’il annonce de meilleurs lendemains pour moi en sélection.
Pensez-vous cependant que cette réalisation puisse faire changer votre statut en équipe nationale ?
Je ne sais pas. C’est l’entraîneur qui fait ses choix. C’est lui seul qui décide d’aligner qui il veut. Si maintenant ma réussite peut l’inciter à me faire confiance d’entrée, tant mieux.
Est- il frustrant pour un attaquant de votre calibre de rester sur le banc ?
Vous dites cela en faisant allusion à mon importance et à mes performances avec mon club. C’est vrai que dans mon club on me fait confiance, que je connais beaucoup de succès ; et que dans le même temps je ne suis pas titulaire en équipe nationale. Forcément donc, on sent une pointe de frustration. On se pose des questions. Mais, il faut reconnaître que la concurrence est forte en équipe nationale. Le groupe est de qualité donc, ce n’est pas évident de se faire une place immédiatement. Mais, je pense que faire déjà partie d’une sélection comme celle des Eléphants est déjà un honneur. Cela n’est pas donné à tout le monde.
Pensez-vous pouvoir être compatible avec Didier Drogba ?
Je peux bien évoluer avec Didier. Je m’adapte à toutes les situations. Il est tellement fort qu’il sera facile de jouer à ses côtés. D’ailleurs en club, j’évolue avec un attaquant qui a presque le même profil que Didier. Ce ne sera pas un problème pour moi d’être associé à lui.
La question est maintenant de savoir si Drogba sera à l’aise à votre côté ?
Je pense qu’il ne doit pas avoir de problème. Didier est un attaquant de classe moderne. Il peut lui aussi évoluer dans toutes les configurations.
Avant de venir au Ghana vous vous êtes fixé un objectif personnel ?
Pas vraiment. Mon objectif est celui de tout le groupe. Nous voulons remporter le titre, un point un trait. Si d’aventure, je parvenais à marquer, cela sera un bonus pour moi. Il est important pour moi de marquer chaque fois que je suis sur le terrain. J’adore marquer.
En demi-finale, vous serez confronté à l’Egypte. Comment appréhendez- vous cette rencontre ?
Comme tous les autres matches. On ne se met pas de pression particulière. Ce sera une grave erreur que d’avoir une telle attitude. Nous respectons l’Egypte, mais je pense qu’elle ne pourra pas tenir face à nous. Je répète une fois encore que notre objectif est le sacre.
Qui peut alors arrêter la Côte d’Ivoire à cette CAN ?
Nous même. Si on joue sur notre valeur, si on joue comme on sait le faire, personne ne nous résistera.
Comptez- vous prendre votre revanche sur les Pharaons qui vous ont battu en 2006 en finale ?
Il ne s’agit pas de prendre une revanche mais, de gagner pour accéder en finale et pouvoir ensuite remporter le trophée. Je pense qu’il ne sera pas bien d’aborder la rencontre avec un sentiment de revanche. Si on gagne, on pourrait alors savourer notre qualification pour la finale et, accessoirement, notre revanche.
Vous nous promettez un nouveau but ?
Pourquoi pas un doublé ou un triplé pour propulser la Cote d’Ivoire en finale.
Réalisée par Joachim Tiégna à  Kumasi