Après le nul (0-0), de son équipe face à la JCAT, à la première journée de la coupe Houphouët-Boigny, le président de l’Africa sport d’Abidjan, Kuyo Téa Narcisse donne les raisons du début timide des Aiglons et promet une grande équipe d’ici la fin de la saison 2009.
Quel commentaire, suite à ce nul d’entrée face à la JCAT ?
Le match ne s’est pas soldé par une victoire, mais nous sommes satisfaits du jeu produit par nos joueurs.
Vous parier alors sur l’avenir ?
On ne peut pas parier sur l’avenir. Beaucoup de choses ont été dites sur l’Africa Sport ces derniers jours. On a pris de jeunes joueurs dans des centres de formation et en deuxième division. Nous sommes entrain de travailler avec eux. Donc je ne suis pas mécontent de leur prestation face à la JCAT.
Il va falloir être patient ?
Oui. Parce que c’est un travail de longue haleine. Nous avons commencé, il va donc falloir attendre. Je suis donc satisfait de ce qui se passe.
Pensez-vous conserver le titre avec ces joueurs là ?
Oui, nous nous battrons pour conserver le titre. Je crois que c’est le but de tout ce que nous faisons aujourd’hui.
Mais les supporters de l’Africa ne sont pas satisfaits de vos recrutements.
Je leur expliquerai pourquoi ils doivent comprendre le travail que nous faisons. Tous les jours que j’ai l’occasion, je leur donne des explications. On n’a pas le choix de prendre ceux qu’on a eu.
Avez-vous un problème de moyens ?
Pour la plupart, c’est des problèmes de moyens.
Est-ce que cette équipe peut aller à la conquête de l’Afrique avec les jeunes joueurs dont vous parliez ?
Tous les jours, on a des efforts à faire. Une coupe de la ligue des Champions  ne se gagne pas comme ça. Ne croyez donc pas qu’on va prendre des joueurs de la ligue 2 et des centres de formation pour gagner en quelques mois la ligue des champions. Ce n’est pas possible.
Avec quel objectif allez-vous donc aborder la compétition continentale ?
Nous travaillons pour faire de mieux en mieux. Mais je ne suis pas là pour parier sur une victoire en ligue des champions. Chez nous, c’est la formation. Nous avons pris des jeunes qui ne sont pas très aguerris que nous allons former. Tout dépendra de leur capacité à assimiler ce qu’on leur inculque. S’ils assimilent bien et vite, peut-être qu’on fera des choses intéressantes.
Etes-vous satisfait de votre encadrement technique après cette première sortie ?
Oui. Toto Nobile a eu une permission pour aller voir sa famille en Italie. Il sera de retour mardi. Vous comprenez pourquoi il a été remplacé par Gba Bernadin.
D’où vous vient la méthode assez révolutionnaire de recruter sans prime à la signature ?
Ce n’est pas une idée nouvelle. C’est une idée que j’ai depuis que je suis à la tête de l’Africa. J’estime que demander systématiquement une prime à la signature n’est pas normal. Parce qu’une prime de signature, ça existe. Mais encore, faut-il expliquer ce que c’est. Et dans quelles conditions on donne cette prime. Parce qu’il s’agit d’argent. Et pour dépenser de l’argent, il faut l’avoir eu. Nous ne pouvons pas dépenser de l’argent qu’on n’a pas. Non seulement nous n’avons pas les moyens de donner une prime à la signature, mais pour d’autres joueurs ça ne se justifie. Parce qu’un joueur peut demander une prime à la signature, quand il apporte quelque chose au club.
Mais les supporters Aiglons et le public sportif ont du mal à accepter cette manière de faire qui éloigne de l’Africa les bons joueurs.
C’est moi le président de l’Africa. J’ai trente joueurs, sans prime à la signature. Et ça me suffit. Pourquoi alors voulez-vous que je m’occupe du public.
Les recrutements sont-ils bouclés ou vous continuez jusqu’à la date butoir ?
Pour le moment nous avons bouclé. Mais si nous avons un oiseau rare qu’on doit prendre parce qu’on a encore le temps, on le prendra. Sinon nous avons pour l’instant un bon groupe. Vous avez remarqué sur le terrain, que la plupart de ceux qui ont joué, en dehors de Djedjed Landry qui a dépassé la trentaine, sont des juniors. A ceux qui ne sont pas satisfaits des recrutements, je leur demande d’attendre la fin de la saison. Ce sont ces mêmes-là qui diront, "voici les ténors de l’Africa". C’est comme cela qu’on commence pour être ténors. Nous, on les formera pour qu’ils soient de bons joueurs.
Recueillis par Alexis KOUAHIO