Sport-ivoire.ci poursuit sa présentation individuelle des seize équipes participant à l’Euro 2008 conjointement organisée en Suisse et en Autriche. Troisième volet avec la République Tchèque qui se coltinera la Turquie, la Suisse et le Portugal dans la poule A.
La République Tchèque part à cet Euro avec beaucoup d’ambitions. Toujours performants en grandes compétitions, les Tchèques ont un très beau coup à jouer. La qualité du groupe tchèque ne fait l’ombre d’aucun doute : l’équipe de Karel Brückner est une machine à gagner. Mais, elle sait bien qu’elle devra élever son niveau de jeu et être plus réaliste si par exemple elle franchissait l’étape du premier tour. De toute façon, les Tchèques auront une entrée en matière épicée dans une poule A très équilibrée.
La star : Petr Cech
25 ans. Il fait bon remémorer l’âge du géant tchèque. Petr Cech fait aujourd’hui partie des meilleurs gardiens de but au monde. Cette saison, lui et Chelsea sont passés à côté de quelque chose de grand : le doublé, Premier League- Ligue des champions devant Manchester United. N’empêche, l’ancien portier du Stade Rennais aura l’occasion d’embellir sa saison en cas de victoire finale à l’Euro 2008. Le quasi double mètre du jeune portier international tient lieu de rempart (presque) infaillible de Chelsea depuis un peu plus de trois ans, pour le plus grand bonheur des Blues.
Un mets d’autant plus recherché que les gardiens de Premier League ne sont pas réputés sûrs et décisifs. Tout le contraire de ce natif de Plzen débusqué en 2002 par le Stade Rennais pour la coquette somme de 5 millions d’euros (soit 3,5 milliards de F CFA). Cech vient de contrer trois tirs au but français en finale de l’Euro espoirs, c’est un phénomène scruté et épié. Deux ans plus tard, les millions de Roman Abramovitch prennent le dessus sur les nombreux courtisans européens, et, « l’Invincible », comme on le surnomme, intègre une équipe à la hauteur de son talent. Meilleur gardien de l’Euro 2004, imbattable pendant 1000 minutes en championnat dès sa première saison, Cech remporte deux championnats avant de se blesser gravement. Un enfoncement de la boîte crânienne qui lui vaut désormais le port d’un casque. Mais, qui n’altère ni son envergure ni ses étonnants réflexes.
Le sélectionneur : Karel Brückner
Appelé à la rescousse d’un bateau ivre, éliminé du Mondial 2002, Brückner a rapidement redressé la barre, en concédant que trois défaites en 30 rencontres officielles. Intégrant peu à peu les joueurs de la sélection Espoirs dont il avait la charge quelques mois auparavant, conservant les anciens Poborsky et Smicer. Les Tchèques atteignent le dernier carré à l’Euro 2004, et remportent un match renversant contre les Pays- Bas (3-2) grâce à la malléabilité de leur système tactique. Pourtant, ils échouent en première phase du Mondial 2006. Confiance est maintenue à Brückner, le guide d’Olomouc, partisan d’un football attractif et alerte. La victoire remporte sur les terres allemandes le 17 octobre dernier (3-0) est synonyme d’obtention du visa pour l’Euro. Des anonymes (Matejovsky, Pospech) se font un nom. Le jeune Fenin s’arrache déjà à 9 millions d’euros. La République Tchèque est de retour.
Le passé européen : 1976 
On aurait pu retenir la demi- finale de 1960 ou la troisième place de 1980 ou encore la demi- finale lors du dernier Euro. Ou mieux encore, la finale de 1996, la fabuleuse épopée de la génération Kouba, Bejbl et Poborsky stoppée par un but en or. Impossible de lutter contre le métal roi. Heureusement pour la République Tchèque, ou plutôt la Tchécoslovaquie, il y eut 1976. 1976 et cette formidable victoire en prolongation contre la RFA du Kaiser Beckenbauer, revenue à (2-2) dans les derniers instants du temps réglementaire.
Pour la première fois de l’histoire, on désignerait le vainqueur de l’Euro à l’issue des tirs aux buts. Baptême pour le moins réussi. Alors qu’Hoeness enlevait trop son tir, le milieu de terrain Antonin Panenka s’avançait pour offrir à son pays un titre continental. Quelques secondes plus tard et une feuille morte interminable dans les filets de Sepp Maier, un geste technique de légende venait d’éclore. Estampillé. La République Tchèque d’Ivo Viktor (gardien de la sélection  et 3è au Ballon d’Or cette année- là) inscrivait de la plus belle manière son nom au palmarès des championnats d’Europe.
 
Joachim Tiégna