Considérées comme les deux grands favoris de l'épreuve continentale de 2008, la Côte d'Ivoire et l'Egypte vont s'affrontent  au Baba Yara de Kumasi dans un duel de seigneurs. Les Ivoiriens aborderont la rencontre avec un brin de revanche après avoir perdus la finale de l'édition précédente face à ces mêmes Pharaons. Chaud! La Côte d’Ivoire et l’Egypte s’aiment particulièrement. En l’espace de trois ans, Eléphants et Pharaons vont s’affronter pour la cinquième fois. Les deux nations ne se quittent donc plus depuis les éliminatoires communes de la CAN et du Mondial 2006. Adversaires de la finale de la CAN organisée en Egypte il ya deux ans, les champions d’Afrique égyptiens et leurs dauphins ivoiriens vont se livrer dans la soirée de ce jeudi, une bataille des plus rudes. Et cela pour plusieurs raisons. Les deux équipes sont en effet considérées comme les plus performantes de l’édition présente de la CAN. Elles ont parfaitement maitrisé leur sujet depuis l’ouverture des débats. La Côte d’Ivoire et son adversaire du jour, ont marché sur leurs différents concurrents. Avant cette épique confrontation sur fond de revanche pour les Eléphants qui n’ont pas oublié la finale perdue de 2006, tour d’horizon des forces en présence. Les individualités  La Côte d’Ivoire possède en à point douter, l’effectif le plus impressionnant et le plus fourni de cette CAN. Tous les joueurs ivoiriens évoluent dans de grands clubs européens. Depuis l’ouverture de l’épreuve, toutes les stars ivoiriennes sont au rendez- vous. Que ce soit la super star Didier Drogba, le prodige Salomon Kalou, « le boss » Yaya Touré, le très précieux Didier Zokora ou encore l’imprévisible Kader Keita, tous les cadors de Gérard Gili réalisent une très bonne campagne jusqu’à présent. Didier Drogba, auteur de trois buts, sera évidemment l’atout majeur des Eléphants. Après un non match contre la Guinée, on attend la réaction d’Aruna Dindane. Seul Kolo Touré, blessé, pourrait  manquer à l’appel.
En face, Hassan Shehata dont le groupe à très peu changé par rapport a 2006, ne bénéficie pas d’un tel étalage de talents. Son équipe s’attèle avant tout sur l’homogénéité et l’expérience de son collectif pour faire la différence.  Mais parlant d’individualités, le coach champion d’Afrique peut compter sur le réalisme froid du buteur d’Hambourg Mohamed Zidan, de l’activité débordante de son capitaine Ahmed Hassan ou encore sur le génie d’Abou Treika qui associé à Abd Rabou Hosni (4 buts) challenger de Samuel Eto’o (5buts) au tableau des meilleurs du tournoi en ont fait voir des vertes et des pas mûrs à leurs adversaires. L’organisation tactique Gérard Gili avait débuté l’épreuve avec un 5-4-1 devant le Nigeria. Disposition qu’il a vite abandonnée pour un 4-4-1-1 que la Côte d’Ivoire avait déjà adopté avec beaucoup de bonheur en Egypte en 2006. Ce système qui fait la part belle aux qualités de contre- attaquants des Ivoiriens, a montré toute son efficacité devant le Bénin, le Mali et la Guinée. Le stratège français s’appuie traditionnellement sur une défense à quatre. Devant elle, un milieu avec deux joueurs excentrés (Kader Keita a droite et Salomon Kalou a gauche) et deux récupérateurs axiaux (Romaric a pris la place de Maestro auprès de Yaya Toure) très complémentaires. Placé devant le milieu, Aruna Dindane occupe un poste de dix et demi derrière Didier Drogba. Attaquants de métier, Arouna Koné et Baky Koné offrent des solutions supplémentaires et peuvent éventuellement s’insérer au milieu.
Les Egyptiens évoluent eux, dans un 3-5-2 porté vers l’offensive, dont l’axe de la défense semble être le point faible. Grands et puissants, les Fathi, Said et Gomaa manquent d’aisance technique et de vitesse.  Sur les flancs, Hosni et Shady sont chargés d’animer les couloirs. Au milieu, Shawki et Amr Zaki montent régulièrement, laissant Ahmed Hassan esseulé dans la récupération. Placé en position de numéro 10 mais penchant naturellement vers la gauche, Abou Treika est chargé de servir la ligne d’attaque. Apres avoir été écarté pour indiscipline contre l’Angola, Zidan devrait être aligné aux cotés d’Emad Moteb, un attaquant puissant et rapide mais qui pèche régulièrement dans le dernier geste. La forme Les Eléphants ont entamé leur campagne au petit trot contre le Nigeria. Quatre jours plus tard, le bolide ivoirien est passé d’un ronronnement d’un Diesel au souffle d’un turbo, dynamitant tour à tour le Bénin (4-1), le Mali (3-0) et la Guinée donc (5-0). Depuis leur entrée en lice, les vices champions d’Afrique ont franchi un palier pour atterrir dans la dimension supérieure. Solide défensivement (un but seulement concédé contre 4 pour l’Egypte) et impitoyable offensivement (13 buts inscrits en quatre rencontres), la troupe de Gérard Gili est une effroyable machine à moudre ses adversaires. Sa prestation devant le champion sortant devrait donner une idée précise sur ses possibilités réelles de succéder aux Pharaons en terres ghanéennes.
Comme chez eux en 2006, les Egyptiens évoluent sur le même registre depuis l’entame de la compétition. Proposant un jeu passionné, gonflé d’adrénaline, plus fiévreux que rationnel. Sure de sa force, la sélection entrainée par Shehata ne tremble pas quand l’adversaire égalise. Contre le Cameroun en match de poule comme contre l’Angola en quart de finale, ils ont su reprendre l’avantage. Avec la Côte d’Ivoire, l’Egypte propose sûrement le jeu le plus abouti de cette 26e édition de la coupe d’Afrique. Mais parviendra- t- elle à arrêter la « dream team » ivoirienne ?Les 90 minutes de ce soir éclairera plus les supporters de deux camps qui ont déjà débuté leur pèlerinage au Baba Yara stadium de Kumasi qui accueillera Eléphants et Pharaons pour un remake que l’Afrique l’eau à la bouche,  attend de savourer.   Joachim Tiégna à Kumasi