Eliminatoires CAN 2009. La Côte d’Ivoire doit réussir l’exploit de se qualifier face au Nigeria à Lagos, citadelle imprenable. Le staff ivoirien a pour lui des joueuses locales dévouées et sans complexe face à l’armada de professionnelles nigérianes évoluant en majorité en WNBA.<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />
Sur le terrain, ce sera la petite Kani Kouyaté du haut de ses 1, 78 m qui dominera partenaires et adversaires. Et faute de rechange, le staff ivoirien n’aura pas le choix de la faire jouer en moyenne plus de 38 minutes sur 3 jours d’affilée. Et la « waraba » (appellation de Kani) comme une machine, affolera les statistiques : 76 points soit 25 points en moyenne.

Elle sera épaulée par sa sœur Mariama Kouyaté qui a fait fort statistiquement (14 points en moyenne, 9 rebonds, 2 assists), Minata Fofana (1,90m, 9 points, 6 rebonds en moyenne), Abbady Stephane, Kolga Assetou, Diomandé Aichata, Djedjemel Edwige… Ce sont en effet ses 7 filles qui auront été les plus utilisées avec la palme pour Kani, l’irremplaçable (114,86 minutes). Avec Kani Kouyaté, l’équipe de Côte d’Ivoire  et le CSA auront trouvé l’une des filles les plus douées du basket ivoirien et africain, capable de rendre effectif l’obtention d’un titre africain.

Repérée très tôt à 8 ans, Kani Kouyaté fait ses classes au centre de formation AWANE sous la houlette de Siaka Coulibaly, son formateur. C’est en accompagnant sa grande sœur  Mariama au centre de formation, qu’elle a décidé elle aussi de jouer au basket-ball. Durant tout son cursus, Kani bénéficiera de la bénédiction de leur mère Andah Lydia, qui assume sur ses frêles épaules la prise en charge de ses deux filles. Jusqu’à l’irruption dans leur vie de leur président providentiel du club CSA.

Une championne en puissance

Son talent et sa hargne lui permettront à 16 ans d’être meilleure marqueuse de la Coupe d’Afrique U18 et de glaner depuis lors, des consécrations individuelles à chaque sortie sans discontinuer : MVP du basket ivoirien 2006, 2007, 2008; meilleure tri pointeuse CAN U18 en 2008, meilleure marqueuse d’Afrique des clubs en 2008, meilleure joueuse de la CENSAD…
Ce talent, Kani le met au service du collectif en sélection et dans son club du CSA qui a tout raflé en 2009 sur la scène ivoirienne.

Quel avenir pour ce talent ?

Pour atteindre ce niveau d’excellence, Kani Kouyaté a bénéficié de toute l’attention de son club, notamment du soutien sans faille de son président Mahama Coulibaly qui l’a adopté depuis l’âge de 16 ans. Au dire de ce dernier, « un talent comme Kani doit apprendre à gagner des titres avant de s’expatrier. Ce qui  lui donnera plus de côte et de maturité pour être toujours au top niveau quelque soit le contexte, et en plus à son jeune âge, elle a encore le temps de progresser vu que les conditions sont réunies. Elle partira lorsque nous aurons de bonnes propositions ».

D’ailleurs, le président du CSA n’a pas hésité à se rendre dans des clubs majeurs du championnat français (Bourges Basket, champion de France en titre et Mondeville ) et en Espagne (Ros CASARES) avec lesquels des accords de partenariat global sont en train d’être ficelé. « Ce qui, en substance, permettra à nos meilleurs talents d’aller promouvoir les valeurs des Warabas en Europe après avoir fait leur « stage » au CSA. Nos accords avec ces clubs européens porteront sur la formation des futures élites pour lesquels un projet CSA ACADEMY est en cours de finalisation … »

Plus loin, M. Mahama Coulibaly nous dira en substance « des talents comme Kani me mérite pas d’aller dans n’importe quel club « professionnel ». Si c’est pour aller y recevoir un salaire de 1500 euros, je préfère m’en occuper ici et l’encadrer pour attendre une meilleure proposition. J’ai eu la chance de me faire inviter pour voir les Play off  de basket ball français. Notre ambition est de trouver un club majeur pour le transfert de nos meilleurs athlètes. Et, humblement, Kani ou Minata ou Mariama ou Assetou peuvent aisément évoluer dans l’un de ces clubs (Bourges, Tarbes, Lattes Montpellier, Villeneuve d’Ascq et mériter autant de considérations que les Américaines qui y sont ».

« Il faut le meilleur pour Kani »

En conclusion, le président du CSA nous rassure que l’avenir de Kani est en de bonnes mains. « Nous ne ferons pas de l’ostentation avec elle. Notre vocation d’insertion sociale par le sport va se faire via Kani et toutes les autres joueuses qui devront appliquer notre programme sport et étude auquel on tient pour leur propre avenir. Par ailleurs, s’il y a des bons samaritains qui souhaitent trouver des clubs professionnels pour Kani -car nous sommes accusés de bloquer son avenir- qu’ils utilisent la voie officielle qui est de nous contacter. Ce n’est pas compliqué », indique le président Mahama Coulibaly qui semble être excédé par tout ce qui se raconte autour de la jeune star du CSA.

Kani Kouyaté a elle même ne dit pas aitre chose. « J'ai décidé de demeurer dans les bras de mon président qui a pris le pari de m’aider à progresser et à me permettre de connaitre une carrière professionnelle. Je lui fais entièrement confiance d'autant plus qu'il fait beaucoup pour moi et m'encadre bien», dit-elle. Pour l’heure, la priorité de Kani Kouyaté est dirigée vers les études et son club du CSA en Côte d’Ivoire.
 S.P