Difficile après-midi dominical pour l’Africa Sport d’Abidjan tombé les armes à la main face au Zamalek d’Egypte. Eliminés à l’étape des 16es de finale de la CAF Ligue des Champions aux tirs au but, les Aiglons, abattus, ont bénéficié du soutien inconditionnel de leurs supporters, qui ont réalisé une affluence record cette année au stade Félix Houphouët-Boigny.
De nature, fougueux après une défaite et prêts à en découdre ou avec les arbitres officiant la rencontre de leur équipe ou même avec leur propre joueurs, les Membres Associés Mobilisés (MAM) sont restés dignes après l’élimination de l’Africa de la Ligue des Champions. Le 12e homme a joué pleinement son rôle d’abord dans la mobilisation. Car si l’on s’attendait à des rarissimes supporters dans les gradins du «Félicia», ceci n’a pas été le cas pour cette fois. Les supporters Vert et Rouge, avec une estimation à l’œil nu réalisaient peut-être la plus grande affluence de la saison au stade Houphouët-Boigny.
Epaulés par les différents comités de supporters des équipes nationales de Côte d’Ivoire, les MAM ont usé de grelots et de leur voix pour pousser leur équipe à remonter les deux buts à leur passif face à une poussive formation du Zamalek, loin de son lustre d’antan et qui était donc à portée de fusil des Aiglons. Et lorsque Momblé Guéï Constant, le troisième but de la qualification au bout du soulier, manquait son face-à-face avec Mohamed Ahmed, le portier égyptien, nul ne lui en voulait.
Les Aiglons éliminés au terme des tirs au but, les observateurs et responsables de la Fédération Ivoirienne de Football (FIF) craignaient le pire. Car une défaite de l’Africa signifiait casses et invectives de tout genre. Mais au contraire d’un hooliganisme, ce sont des Membres Associés dignes qui ont soulevé un tonnerre d’applaudissements à en rompre leurs phalanges pour leurs valeureux guerriers tombés au front les armes à la main. Autrefois taxés de violents, les supporters de l’Africa ont donné une belle leçon de fair-play et une véritable signification du terme «supporters» au monde du sport.
Patrick GUITEY