Incapable de produire son jeu habituel, le FC Barcelone a longtemps buté sur une équipe de Chelsea parfaitement préparée par Guus Hiddink, mercredi, en demi-finale retour de la Ligue des champions. Avant d'arracher sa place en finale grâce à un éclair de son génie maison : Andres Iniesta.
Longtemps, cette demi-finale est apparue jouée d'avance. Lorsque la frappe du gauche de Michael Essien est venue transpercer les filets de Victor Valdès, la suite était connue : le Barça allait buter le reste de la rencontre sur une équipe de Chelsea sans faille, impeccable dans le replacement et redoutable d'efficacité. Oui mais voilà, le football n'est jamais une affaire courue d'avance. Et si le Barça a passé 92 minutes à buter sur son adversaire, à chercher son jeu, à faire les mauvais choix et à frapper à l'emporte-pièce sans trouver une seule fois le cadre de Petr Cech, il a finalement trouvé l'ouverture au bout du bout d'une rencontre d'une intensité rare. Les Londoniens peuvent quant à eux regretter leurs quelques occasions manquées en contre, ainsi que plusieurs décisions arbitrales discutables. Drogba et Anelka accrochés, des mains de Piqué et Eto'o... Encore plus que la finale de l'an dernier, perdue aux tirs aux buts face à Manchester United, cette finale aura un goût très amer pour les Blues.
Pourtant, le « sorcier » avait tout compris
Car le coup était parfait. Après le 0-0 obtenu une semaine auparavant, Guus Hiddink a confirmé qu'il était bien le seul en Europe à avoir saisi les faiblesses de ce Barça insaisissable. Son organisation était sans faille, le repli défensif était calculé au millimètre, et les espaces offerts aux Catalans dans les trente derniers mètres étaient inexistants. Face à une équipe barcelonaise réduite à dix à vingt-cinq minutes de la fin, Chelsea maîtrisait son sujet du bout des doigts. Passé maître dans l'art de faire déjouer son adversaire, le technicien hollandais confirme, malgré ce but assassin encaissé en toute fin de rencontre, qu'il fait bien partie du gratin mondial, au même titre que les Ferguson, Benitez, Capello ou Lippi. Mercredi soir, il avait tout compris, tout calculé, tout imaginé. Ou presque. Hiddink n'avait en effet certainement pas prévu qu'un joueur que l'on pensait absent de cette rencontre allait anéantir un travail parfaitement exécuté durant 180 minutes.
Iniesta, le calvaire avant l'éclair
Cet homme, c'est Andres Iniesta, fantomatique jusqu'à cette désormais légendaire 93e minute. Repositionné électron libre de l'attaque barcelonaise, puis ailier gauche après un début de match très moyen, le dépositaire du jeu catalan a enchaîné les mauvais choix, les passes ratées et les pertes de balle, à l'image de l'ensemble de ses coéquipiers. Serré de très près, régulièrement entouré par deux Londoniens dès qu'il recevait le ballon, Iniesta a finalement réalisé ce que seuls les grands joueurs sont capables de faire : il a qualifié son équipe au bout du suspense, confirmant que c'était bien lui le patron de la maison blaugrana. Et cet extérieur du droit venant doucher les espoirs des 42 500 spectateurs de Stamford Bridge le fait définitivement entrer dans la famille des joueurs d'exception. Grâce à lui, le FC Barcelone est toujours en course pour réaliser le triplé Liga-Coupe du Roi-Ligue des champions. Face à MU, dans deux semaines, il faudra encore gagner la bataille tactique autant que celle du jeu pour accéder au Panthéon des équipes de légende.
Source francefootball.fr