6 défaites, 6 nuls contre 2 victoires seulement. Le menu est plutôt fretin pour l’ogre qui s’était habitué à un festin plus cossu que celui-là. Trois ans après le cavalier seul, c’est en zone de relégation que le Séwé mange son pain noir. Pas besoin d’évoquer les raisons évidentes de la chute du finaliste de la Coupe de la Confédération 2014. Et si le départ de Gervais Rigo semblait être la solution pour rameuter les troupes, l’arrivée (le retour) de Mesack Njoya à la tête des Bluesky by Eugène Diomandé peine à stabiliser une barque qui tangue. Mais au rythme de quelles vagues ?

Les nombreux départs, la baisse de régime, la panne de trésorerie et des pelouses indignes de l’intérieur du pays sont des raisons balayées du revers de la main par le capitaine en chef du navire. Pour Eugène Diomandé, l’arbitrage en mission de déstabilisation de son bâtiment suivrait les pas de la Ligue Professionnelle de Football, organe de la Fif qui organise les compétitions. « L'arbitrage a été scandaleux. Les arbitres s'acharnent contre nous (…) Ils font tout pour nous balancer un calendrier arbitraire afin de nous faire perdre des matches, comme lors de la saison écoulée. Que la Fif sache que nous, dirigeants de clubs, nous nous saignons.  Quatre rencontres en dix jours, ce n'est pas normal », a scandé Eugène Diomandé visiblement excédé par ce qu’il finit par qualifier de « scandaleux ». Après trois années de règne sans partage, qu’est ce qui aurait pu déclencher la colère des dieux autour du Séwé, obligé de végéter à une peu honorable 13è place (12 points) ?

L’ambition, certainement. Pour certains observateurs, l’annonce réitérée de la candidature d’Eugène Diomandé à la présidence de la Fif serait le détonateur. Car s’il est avéré que la contradiction n’est pas de mise à la maison de verre, vu les nombreux départs et rappels à l’ordre dont le dernier en date demeure celui d’Haïdara Souhalio, actuel sélectionneur des U17, il ne serait pas question, pour Sidy Diallo, de se faire contrarier à la prochaine présidentielle de la Fif. Surtout, après que celui-ci ait “ramener la CAN“ au pays. Une analyse illuminée qui ne pourrait, cependant, occulté les nombreux handicaps du Séwé cuvée 2015. Et ce, même si les pratiques occultes en temps d’élections sont légions.

Patrick GUITEY