De retour sur les terrains après deux matches de suspension, Stéphane Séssegnon se confie à sport-ivoire.ci. L’excellent meneur de jeu du Paris Saint-Germain fait un tour d’horizon de son aventure parisienne. Ivoirien de naissance, l’ancien manceau donne aussi les raisons qui l’ont poussé à jouer pour le Bénin. <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />
Stéphane, quel jugement peux-tu faire de ton début de saison avec le PSG ?
J’ai commencé timidement. J’ai aussi manqué des matches pour cause de suspension. Mais, je commence à me sentir de plus en plus bien. J’ai retrouvé aussi de très bonnes sensations. Je pense que le meilleur est à venir. Mon objectif est de faire mieux que ce j’ai montré l’année dernière.
Et, quelle analyse fais-tu de celui de ton club ?
On a bien commencé. Surtout pour un club qui venait de changer d’entraineur. Mais, ces dernières semaines, on marque le pas. On arrive plus à gagner. Pourtant, on pratique un beau football. Ça devrait finir par payer. On n’est pas inquiet. L’équipe possède tellement de talent. On a le potentiel pour jouer les premières places du championnat.
A l’intersaison, tu étais beaucoup convoité en Angleterre. Qu’est-ce qui t’a poussé a finalement rester au PSG ?
C’est exact. J’avais de très bonnes propositions venant de l’Angleterre. Mais, il était aussi question de prolongation avec le PSG. Finalement, j’ai prolongé mon bail avec Paris. Je pense avoir pris la bonne décision. Je dois me servir de cette saison pour confirmer mon talent et corser mon bagage. Je dois franchir un autre palier. Ce n’est que ma deuxième saison dans un grand club. Ici, je vais continuer ma progression tout doucement. Je suis encore jeune. J’ai tout l’avenir devant moi.
Tu es aussi conscient que le PSG est un club difficile où rien n’est facile ? Au moment de signer ta prolongation n’as-tu- pas pensé à cette double face du PSG qui en a dérouté plusieurs joueurs de talent par le passé ?
Effectivement, le PSG est un club difficile. Ici, la pression est énorme tant sur le terrain qu’en dehors. Il y a beaucoup de paramètres qu’il faut gérer au quotidien. A ma foi, ce n’est pas du tout facile. Pour évoluer au PSG, le talent seul ne suffit pas. Il faut être vraiment costaud dans la tête. Mais, quand je quittais le Mans pour Paris, je savais tout cela. C’est un peu pour ce contexte assez particulier que je suis venu au PSG. Je suis un homme de défi.
Es-tu satisfait de la façon dont les choses se passent pour toi ?
Oui. Je suis même agréablement surpris. Je ne m’attendais vraiment pas à m’imposer aussi rapidement. J’ai pensé que les choses seraient plus difficiles pour les raisons que j’ai évoquées plus haut. Dieu merci, j’ai réussi à m’adapter sans trop de problèmes. Je me suis accroché, je n’ai rien lâché. Et mon travail a payé.
Malgré ton succès à Paris, on t’accuse cependant d’être coléreux et individualiste ? On dit aussi que tu es ingérable ?
C’est vrai que je m’emporte souvent. Mais, j’arrive de plus en plus à me contrôler. Aucun de mes coaches ne m’a dit que j’étais individualiste. De toute façon, pour être efficace, un joueur offensif a souvent besoin d’être égoïste. Je reconnais cependant qu’au cours de certains matches, je n’ai pas toujours pris la bonne décision. C’est pour tout cela que je suis resté à Paris pour progresser. Maintenant, je ne pense pas être un joueur ingérable comme on le dit.
Aujourd’hui, tu es le meneur de jeu des Ecureuils du Bénin. Tu aurais pu aussi être celui des Eléphants ivoiriens, l’équipe nationale de ton pays d’origine…
(Il coupe) Je ne souhaite vraiment plus revenir sur ce sujet. La Côte d’Ivoire a une très belle équipe. Je devais faire un choix à un moment donné de ma carrière. Je l’ai fait. Je pense avoir pris la bonne décision. Je ne regrette rien. Le plus important pour moi, c’est d’apporter un plus aux Ecureuils. D’ailleurs, je me sens très bien avec le Bénin.
Mais, tu sais que tu manques à la Côte d’Ivoire ?  
Qu’est-ce qui te faire dire ça ? La Côte d’Ivoire se porte très bien sans moi. Avec tous ces joueurs de qualité qu’elle a, la Côte d’Ivoire n’a pas à se plaindre.
Elle se serait mieux portée si elle t’avait comme meneur de jeu. Les Eléphants sont en manque d’un métronome de ta trempe. Le sélectionneur ivoirien, Vahid Halilhodzic a même déploré cet handicap.
Je ne sais quoi dire. D’ailleurs, qu’est-ce qui dit que j’aurais été bon avec les Eléphants ? Moi, je ne m’intéresse qu’à mon équipe nationale. Je ne veux pas parler des Eléphants. Je suis un joueur du Bénin. De toute façon, dans le football on ne peut pas tout à voir.
A ton niveau, ne regrettes-tu pas d’avoir opté précipitamment pour le Bénin ?
Je n’ai rien fait de précipitamment. Je devais prendre une décision ; je l’ai fait en âme et conscience. Pourquoi la regretter aujourd’hui ? C’est vrai que les Eléphants ont une très belle équipe. Mais, je ne regrette absolument rien.
Si c’était à refaire, tu prendrais la même décision ?
Oui. Je le répète, je ne regrette rien. Je me sens très bien avec le Bénin. Je donnerai toujours le meilleur de moi-même pour cette sélection.
Aujourd’hui, quel le joueur ivoirien avec lequel tu rêves de jouer ?
Tous les joueurs ivoiriens sont de qualité. J’ai déjà joué avec Romaric et Gervinho au Mans. Ces deux-là, ils sont pleins de talent et on s’entendait très bien. Je pense que mon association avec Didier Drogba peut donner des étincelles. C’est un grand attaquant qui facilite le travail des meneurs. Il bouge tout le temps et fait des appels bien à-propos.
 
Par Abdoul KAPO