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Didier Drogba (Chelsea FC) :

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Didier Drogba (Chelsea FC) :

5 September 2007 0
Didier Drogba  (Chelsea FC) :

Didier Drogba, le capitaine des Eléphants se prononce, sur le vent de paix qui souffle sur la Côte d'Ivoire, la dernière rencontre des éliminatoires de la CAN face au Gabon, ses ambitions pour Ghana 2008, et sur ceux des Eléphants qui ne sont plus en sélection nationale.
Le 30 juillet dernier, la Cote d’Ivoire a célébré la Flamme de la Paix. Comment avez-vous vécu cela loin de votre pays ?
: J’ai été très heureux de vivre, même de loin, l’événement. C’est pour cela que je tiens à remercier tout le peuple ivoirien pour l’acte qui a été posé. J’avoue que je suis un homme comblé de joie. Je remercie les acteurs ivoiriens, qui ont fait preuve de beaucoup d’intelligence pour aboutir, petit à petit, à la réconciliation. Je sais que ce ne sera pas facile. Mais nous devons tout mettre en œuvre pour arriver à la paix. Car nous n’avons pas le choix.
Croyez-vous en une réconciliation sincère des Ivoiriens ?
: Bien sûr ! J’y crois. Certes, ça ne sera pas évident. Mais je veux y croire. Et je ne suis pas le seul à le vouloir. Les souvenirs de Bouaké avec ma caméra ou mon appareil photos pour filmer ou prendre des photos.
Vous vous êtes senti « apôtre de la paix » ?
: Cet événement est toujours présent dans ma tête. Ça m’a fait vraiment chaud au cœur. Parce que je me suis dit que s’il y a une telle chaleur, une telle effervescence vis-à-vis de moi seul, qu’en sera-t-il avec mes partenaires ? C’est à partir de là que j’ai décidé de convaincre mes amis d’aller jouer à Bouaké.
Cet acte politique n’est-il pas l’aboutissement de votre engagement personnel ? Notamment en allant présenter d’abord votre titre de meilleur joueur CAF 2006 aux populations de Bouaké et ensuite, en déplaçant le match des Eléphants dans cette ville ?
: En fait, ce voyage à Bouaké nous tenait à cœur. Juste après notre qualification pour la Coupe du monde, nous avions déjà souhaité nous rendre à Bouaké. Malheureusement, le projet a avorté. Ensuite, après la CAN nous avons manifesté le désir de partir pour Bouaké. Là aussi les contraintes de club ont fait que cela n’a pas abouti. Heureusement que le titre de meilleur joueur de l’année 2006 que m’a décerné la CAF m’a permis de faire le voyage sur Bouaké.
Qu’avez-vous ressenti justement en posant cet acte ?
: J’a i été très heureux. D’abord parce que la Côte d’Ivoire n’est pas seulement Abidjan. Ensuite, j’ai pu mesurer l’impatience et l’attente des gens de Bouaké. Je me suis aperçu qu’ils ont ressenti ma venue à Bouaké comme un immense soulagement. J’avoue sincèrement que j’ai été surpris agréablement et très touché. En tout cas, je n’oublierais jamais ces moments intenses de joie.
Cet acte n’était-il pas un symbole fort qui devait impulser le mouvement de réconciliation ?
: C’est justement pour cela que je dis que ce fut un signal fort. Mais ce n’est pas tellement pour le trophée en tant que tel qui leur a procuré autant de joie. Mais les gens étaient surtout contents de me voir. C’est comme un enfant qui a toujours vu son idole à la télé. Et un jour il le voit en face de lui. C’est une joie immense, saine et très forte. Moi, j’adore ça. C’est mémorable !
Croyez-vous que votre action contribuera à accélérer le processus de réconciliation ?
: Je ne dirais pas forcément que la Flamme de la Paix est l’aboutissement de notre action. Non, je n’irai pas jusque là. Parce que tout le monde sait que tout n’est pas réglé pour autant. Il reste encore beaucoup de choses à faire.
Lesquelles ?
: Je ne sais pas. En revanche, je sais que je peux compter sur nos hommes politiques. Je les crois assez intelligents pour engager le pays sur la voie de la paix et de la fraternité. Notre fierté en ce qui le concerne, c’est d’avoir pu jouer à Bouaké. C’est aussi le fait d’avoir pris un engagement qui a, pu aider les autorités à accélérer un peu plus le processus.
Déchiré par la guerre, le Libéria a eu son Georges Weah qui a œuvré pour la paix en rassemblant autour de lui toutes les sensibilités politiques. La Côte d’Ivoire n’a-t-elle pas trouvé, aujourd’hui en Didier Drogba, ce joueur potentiel, symbole de l’union de tous ses fils en dépit des clivages politiques ?
: Georges Weah constitue en effet un exemple. Il y a aussi une personnalité comme Nelson Mandela qu’il faut respecter. Et Didier Drogba est loin d’être Nelson Mandela. Pour moi, Mandela et Weah sont des exemples. Mais, Nelson Mandela l’est beaucoup plus à cause de son charisme et par ce qu’il représente aujourd’hui aux yeux du monde entier.
Est-ce l’exemple de Mandela qui vous a inspiré ?
: En Afrique, tout le monde sait ce que représente Mandela. Nous connaissons son histoire. Et nous savons ce qu’i la vécu. Pour moi, Mandela est le plus bel exemple qui m’a influencé dans ce que je fais pour mon pays.
En oeuvrant pour la paix, n’êtes-vous pas vous-même, en train de jouer le même rôle que Georges Weah ?
: Georges Weah a été footballeur comme moi. Il était l’une de mes idoles. Il a joué à Marseille en fin de carrière. Moi aussi je suis passé par l’OM. J’admire beaucoup ce qu’il a fait dans son pays. Le Liberia a effet traversé une grave crise de son histoire. Georges Weah a toujours œuvré pour la paix. Quand je le rencontrais, il me parlait chaque fois de paix. Et il répétait « peace, peace ». Je le comprenais.
N’était-ce pas une façon, de vous inviter à vous inviter à vous engager comme lui dans un processus de paix de votre pays ?
: J’avoue qu’au début, je ne comprenais pas très bien cette obsession pou la paix. Mais, j’ai compris son message plus tard. C’est quand j’ai décidé de venir régulièrement en Côte d’Ivoire que je me suis aperçu qu’il y avait quelque chose à faire dans ce sens.
Ce constat vous a-t-il attristé ?
: Enormément. Puisque, j’ai constaté que le pays était coupé en deux entre le Nord et le Sud. Ce qui empêchait certaines populations de se rendre chez elles. J’ai compris que la guerre que nous avons vécue a fait souffrir de nombreuses familles. Elle a occasionné des orphelins.
Comment appréhendez-vous déjà ce match contre le Gabon à Libreville ?
: C’est le match de la qualification. Nous sommes conscients que ce ne sera pas facile. Si nous gagnons tant mieux. Dans le cas contraire, un nul nous suffit pour nous qualifier. Mais notre objectif en allant à Libreville est de gagner. Nous devons à tout prix faire un bon résultat à Libreville. Les Eléphants ont aujourd’hui mis la barre très haut. Cela nous oblige à viser l’excellence.
L’excellence pour vous consiste-elle à honorer tous les rendez-vous de la CAN ou, cette fois-ci, à remporter le trophée à Accra après l’échec au Caire ? : Le haut niveau a ses exigences. Et le niveau que les Eléphants ont atteint aujourd’hui ne leur permet plus de rater les grands rendez-vous sportifs. Maintenant concernant la qualification des Eléphants pour la CAN 2008, j’estime qu’elle n’est pas une fin en soi. Parce que le plus dur est devant.
C’est à dire…
: Le plus dur c’est la finalité. C'est-à-dire, remporter la compétition. Ce sera donc notre principal objectif en allant au Ghana. Aujourd’hui nous ne pouvons plus nous contenter du jeu. C’est un peu comme si un pays comme la France se contentait uniquement d’une qualification pour l’Euro. Et après, elle n’avait aucune ambition au cours de la compétition. C’est pour cela que nous devons accélérer le travail pour bien préparer les phases finales du Ghana. La CAN n’est pas une compétition facile.
Faut-il comprendre par là que les Eléphants seront dans un état d’esprit de gagneur à Accra ?
: Absolument. Il ne faut pas se voiler la face. Les Eléphants seront les grands favoris de cette compétition. Et puis c’est légitime que nous visions le titre. Parce qu’aujourd’hui c’est le résultat qui compte. C’est bien de participer à une compétition. Mais c’est encore mieux de monter sur la plus haute marche du podium au finish. Je vais vous dire une chose. J’ai été heureux de disputer un Mondial. Mais je suis sorti frustré de cette phase finale de Coupe du monde. Ma déception a été grande parce que je ne suis pas allé jusqu’au bout.
Croyez-vous cette équipe des Eléphants capable de gagner cette CAN ?
: Une chose est sure. A Accra, nous ne pouvons pas faire moins bien que lors de la CAN précédente du Caire. C’est même un défi. Parce que si nous faisons moins bien, les gens diront que la sélection d’aujourd’hui est moins bonne que celle qui a disputé la finale en Egypte. En revanche, si nous gagnons la CAN, ce sont les mêmes personnes qui trouveront que ce n’est pas une surprise. Elles estimeront que c’est dans l’ordre normal des choses.
Son formidable potentiel ne plaide-t-il pas dans ce sens ?
: L’équipe est bonne. Au vu de tout cela, nous devons faire un bon résultat au Ghana. Pour ma part, j’estime que les grands discours sont inutiles. Maintenant, nous devons agir. Et prouver que nous méritons notre rang.
Le transfert de Touré Yaya Gnegneri au FC Barcelone ne donne-t-il pas plus de crédit à l’aura des Eléphants sur le plan international ?
: J’ai été très heureux d’apprendre qu’il ait signé au Barça. J’ai trouvé cela formidable et même fantastique. Je pense qu’à Monaco, il n’a pas eu l’occasion d’exprimer son talent. Il a donc fait juste une saison dans le championnat français. Malgré cela, Gnegneri a quand même pu prouver qu’il était un grand joueur en participant à quelques matches. Par moments, i la été au-dessus du lot.
N’était-ce pas un peu trop tôt pour lui de signer dans un club de la dimension de Barcelone quand on sait qu’il n’a pas suffisamment fait ses preuves encore en Europe ?
: Le FC Barcelone, le Milan AC, Le Real Madrid ou Chelsea sont des grands clubs qui n’engagent pas comme ça un joueur. Ils ne font pas signer un joueur pour le plaisir de le faire signer. Quand ils recrutent un joueur, c’est que ce joueur-là a de la classe, du charisme, du talent. En un mot, c’est qu’il est bon. Par conséquent, ils estiment qu’il peut porter leurs maillots.
Croyez-vous qu’il ait fait le bon choix ?
: Je constate tout simplement que Touré Yaya est passé de l’autre côté de la barrière. Maintenant, il sera confronté au football de haut niveau. Lui-même s’en est déjà rendu compte. Puisque lui et moi avons discuté de son transfert au Barça. Moi, je sais que Yaya est un bon joueur. Et puis, je pense aussi qu’il sera meilleur dans un ou deux ans. Il a eu une chance énorme que je n’ai pas eue moi. Il a eu une belle opportunité d’évoluer dans un grand club aussi rapidement à cet âge-là.
Comment voyez-vous justement sa marge de progression ?
: Je pense que, dans quelques années, Gnegneri prendra de la dimension. De même que certains joueurs de son âge. Ils constituent l’avenir de la sélection dans deux ou trois ans. Ils sont jeunes et pleins d’ambitions. Quand je vois Touré Yaya, il me rappelle mes débuts dans le football. C'est-à-dire, au moment où j’avais entre 21 ou 22 ans. Je développais une grande force de caractère. Mais, aujourd’hui, ce n’est plus la même chose pour moi. A mon âge, c’est différent.
Etes-vous surpris de la montée en puissance de votre jeune coéquipier de Chelsea, Salomon Kalou ?
: Non. Pas du tout. Sa montée en puissance est une évidence. Puisqu’il a eu le temps d’apprendre une année avec son club Chelsea. Mais, en sélection il s’est très vite intégré. Il a retrouvé ses marques très rapidement.
Personnellement, n’avez-vous pas facilité son intégration ?
: Ce sont ses qualités techniques qui lui ont permis de s’imposer en titulaire aussi vite. Et je suis content pour lui. Parce que tellement de choses se sont passées autour de sa sélection chez les Eléphants. Viendra, viendra pas bref, en fin de compte Kalunho est venu et il s’est intégré. Ce qui n’était pas facile au départ.
Vous qui le connaissez bien, ne sera-t-il pas le Didier Drogba de demain ?
: Kalunho a aujourd’hui atteint son meilleur niveau. Et c’est ce qu’il montre à Chelsea. C’est sûr qu’il dispose encore d’une belle marge de progression. Il a tout le temps devant lui pour emmagasiner des matches de très haut niveau et faire son chemin. Cette saison il est deux fois plus fort que la saison précédente.
Que vous inspire la retraite de Cyrille Domoraud et de Tizié Jean-Jacques ?
: (Gros éclats de rires) Ah, nos leaders charismatiques ! J’ai eu une formidable chance de démarrer avec eux. Ils ont toujours tout fait pour que je me sente dans le groupe. Domoraud et Tizié ont toujours été derrière moi quand il le fallait. Je suis très content d’avoir bossé avec eux. Ils ont laissé la sélection à un niveau où il sera difficile de la maintenir.
A ce point ?
: Mais ce sont eux qui nous ont emmenés à la CAN et à la Coupe du Monde ! On peut dire ce qu’on veut. Cyrille a beaucoup été critiqué. N’empêche qu’il était le capitaine de la sélection. Pour moi, dans un groupe, il y a des leaders. Et, moi, je me suis affirmé plus tard. Les vrais leaders étaient Jean-Jacques Tizié, Cyrille Domoraud et Bonaventure Kalou. La Côte d’Ivoire qui gagne, ce sont eux.
Que pensez-vous de l’absence de Kalou Bonaventure en sélection ?
: Je ne suis pas le sélectionneur. Mais je comprends un peu la logique de Stielike. Kalou a vécu une saison 2006-2007 difficile. Aussi bien avec son club le PSG qu’avec les Eléphants. Il n’a pas joué beaucoup de matches en sélection.
A-t-il des chances de réintégrer le groupe quand on sait que le potentiel actuel est de qualité ?
: J’ignore totalement les critères de sélection de notre coach. Mais, toujours est-il qu’un joueur est susceptible d’être convoqué à tout moment. Cela peut être aujourd’hui ou demain. Les portes de la sélection ne sont pas fermées. Mais, franchement, s’agissant de Bonaventure Kalou, j’avoue que je ne suis pas inquiet. Toutefois, je comprends très bien ce qu’il peut ressentir moralement. Parce que c’est frustrant de ne pas être appelé.
Interview réalisée par SuperSport

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