Qui ne se souvient pas du sacre controversé de Frédéric Kanouté en 2008 ? Des propos étonnants du président de la CAF qui, en des termes à peine voilés, avait fait savoir que Didier Drogba avait perdu son titre pour avoir refusé de quitter ses coéquipiers à deux jours d’un quart de finale de Can. « C'est un fils de ce continent, qui a fait honneur et qui fera toujours honneur au football africain (...) mais le fait de le considérer ne lui donne pas le droit de bafouer nos institutions » avait confié après coup, le président Issa Hayatou au micro de RFI. Ces évènements, pour le moins surréaliste, montre au moins que le ballon d’or revêt certains enjeux qui vont au delà du simple cadre sportif.
 
Alors question. Va-t-on récompenser le Ghana qui prête ses installations pour l’organisation de cette cérémonie ? Et ce, depuis quelques années déjà ? Tenez, le Banquet Hall qui abrite la présente édition est situé dans les locaux du parlement ghanéen. Si le jeune André Ayew triomphe, ce sera une grande satisfaction pour le Ghana mais aussi pour la ligue 1 française qui devrait en tirer des dividendes médiatiques. Ce n’est pas rien.
 
Autre chose. A la différence du ballon d’or européen, les résultats des votes sont relégués aux calendes grecques une fois le nom du lauréat connu. Pourquoi ? La Caf a-t-elle des choses à cacher ? Toujours sur la polémique de 2008, des officiels sont formels que les résultats du vote avaient donné Didier Drogba vainqueur. Qui sait ? En divulguant  le détail du vote des 53 sélectionneurs ou directeurs techniques, la CAF ne devrait que contribuer à crédibiliser encore un peu plus le prix.
 
Qui de Yaya Touré, André Ayew et Seydou Keita méritent-il vraiment ce titre ? Pour son jeu et son impact sur les résultats de son équipe. Voici le vrai critère. Le reste n’est que source de polémique, souvent inutile.
 
Sylvain Mel