Le 13 juin 2009, au stade Félix Houphouët-Boigny, lors du match amical Côte d'Ivoire-Cameroun (2-1) en hommage aux victimes du 29 mars 2009, Sangaré Badra Ali fêtait sa première sélection chez les Eléphants A. Ce, après les sorties de Copa Barry et Aristide Zogbo les deux premiers choix de Vahid Halilhodzic. Le début d'une histoire sobre qui pourrait s'achever ainsi, ou pas totalement.

Attendu pour la CAN 2010, c'est plutôt Vincent de Paul Angban qui lui passe devant pour compléter le trio des gardiens de but de la Côte d'Ivoire. Un pied de nez qu'il digère avant de faire un retour sur ses terres, en provenance de Charleroi en Belgique, pour s'établir au Séwé Sport de San Pedro.

Il lui faut attendre 2013 pour connaître sa première CAN. En Afrique du Sud sous Sabri Lamouchi. Mais le gardien formé à l'Académie Jean Marc Guillou ne participe à aucune des rencontres avec les Eléphants éliminés en quart par le Nigeria.

Cette campagne lui permet de quitter le Séwé Sport pour l'ASEC Mimosas, mais la CAN 2015 lui échappe également. Son statut de numéro 3 des Eléphants échoit à Sayouba Mandé qui deviendra champion d'Afrique tout comme Sylvain Gbohouo, son successeur au Séwé.

En 2017, à la retraite de Copa Barry, Sangaré parti en Afrique du Sud au Free State Stars, est convoqué pour la CAN au Gabon par Michel Dussuyer qui fait de lui son numéro 2, devant Sayouba et derrière un Sylvain Gbohouo au sommet. Pas assez pour éviter une élimination dès le premier tour du champion en titre.

En 2019, Sangaré Badra a la confiance de Kamara Ibrahim nommé sélectionneur des Eléphants. Mais toujours pas le moindre temps de jeu. En 2021, Sylvain Gbohouo frappé d'une suspension par la FIFA pour dopage, cède son statut à Sangaré Badra.

Pour sa première, Badra fait bonne impression même si les Eléphants de Patrice Beaumelle sortent aux tirs au but en 8ès face à l'Egypte. Ainsi, à 35 ans, Badra semble être le portier d'expérience que recherchait la Côte d'Ivoire. La preuve, Jean Louis Gasset, à son arrivée, confirme son statut de numéro 1.

Gardien le plus utilisé des 3 déjà appelés par le technicien français avec 7 titularisations (5 victoires, 1 nul, 1 défaite, 6 buts encaissés), Sangaré Badra, qui aura 38 ans en mai 2024, ne semble plus être le choix premier de Gasset.

Depuis le 28 mars 2023, Jean Louis Gasset a décidé de faire tourner dans les buts de la Côte d'Ivoire. Ainsi Folly Ayayi face aux Comores (0-2, 4è journée qualification CAN 2023) puis lors de la défaite 3-0 face à la Zambie (5è journée qualification CAN 2023) a été testé.

Tout comme Yahia Fofana qui, depuis la 6è journée des qualifications de la CAN 2023, a été aligné face au Lesotho, puis pour le match amical avorté face au Mali, le Maroc (1-1) et enfin l'Afrique du Sud (1-1).

Si les prestations de ses challengers n'ont pas de quoi faire grimper aux rideaux, la jeunesse de Yahia Fofana (23 ans) et son statut de numéro 1 au SCO d'Angers en Ligue 2 française, semblent plaire à Gasset. Et les rumeurs de ces dernières heures en font cas.

Selon sportmania.ci, Jean Louis Gasset aurait informé Sangaré Badra Ali « qu'il ne sera pas le gardien titulaire à la CAN » 2023. Toujours selon la même source, « Sangaré, qui vit mal son déclassement, a malgré tout accepté la décision de Jean-Louis Gasset » qui serait « la condition pour lui d'être parmi les 23 Éléphants ».

Une histoire qui se rapproche au fur et à mesure de celle de Copa Barry qui, à la veille de la CAN 2015, avait été informé par Hervé Renard, de sa mise à l'écart du statut de gardien numéro 1 des Eléphants. La suite de l'aventure fut un contre de fée. Raillée, Copa fut le héros de Bata pour le deuxième sacre de la Séléphanto. Une histoire que l'enfant de Bingerville pourrait réécrire en Côte d'Ivoire. Même si, pour l'heure, la teneur des échanges qu'il aurait eu avec le sélectionneur de la Côte d'Ivoire, reste dans l'ordre de la rumeur qu'aucun des « acteurs » n'a confirmé ou infirmé.

Patrick GUITEY