<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />
Quel bilan faites vous de votre première année dans le championnat de Chine avec la formation de Shanghai Shenuha ?
 

Drogba Didier : C’est positif. Mais je dois préciser que j’ai pris le championnat en cours. Nous étions dans les profondeurs du classement, et nous avons pu remonter et être parmi les 10 premiers. J’y ai juste passé deux mois. Je venais de finir la ligue des champions avec Chelsea, j’ai ensuite enchaîné avec les Eléphants. Puis je suis allé signer en Chine pour deux bonnes saisons. C’est un championnat que je découvre. Je peux dire qu’il y a une très bonne ambiance.

Et pourtant une rupture de votre contrat serait déjà envisagée.
 
D.D : Vous me l’apprenez ! Pour parler plus sérieusement, je dois dire que beaucoup de choses sont dites sans que cela ne reflète la réalité. Je comprends qu’après que la presse ait divulgué des informations sur les dirigeants du club, beaucoup de gens aient été dans le doute. Je me souviens l’avoir déjà signifié, il n’y avait pas de problème me concernant.
 

La nouvelle reste persistante, vous êtes annoncé dans un championnat européen …
D.D: Je ne vis pas dans la rumeur. Je suis un professionnel…
 

Le championnat de Chine a pris fin. Ce qui signifie que vous ne pourrez pas jouer la haute compétition avant le mois de janvier. Ne craignez vous pas d’être à court physiquement avant la Can ?
 
D.D: C’est la question que tout le monde se pose. C’est tout à fait légitime. Mais je peux vous rassurer que j’ai ma petite idée là-dessus. Je suis conscient qu’il faut que je joue régulièrement pour garder la forme. J’aurais voulu jouer avec un autre club en espérant garder la grande forme…
 

Ce ne sont pas les équipes qui manquent. Chelsea, votre ancien club, vous fait la cour.
 
D.D: C’est une hypothèse. C’est possible d’y retourner pour me remettre en jambe et combler ce moment d’inactivité.
 

Pourtant à ce moment précis vous appelez de Londres. C’est dire que le choix est déjà fait ?
 
D.D: (Rire). Ma famille est à Londres. Dès que le championnat est terminé en Chine, j’ai tout de suite rejoins ma femme et mes enfants.
 

Concrètement, comment allez vous gérer cette situation, surtout qu’on a appris que vous avez engagé des médecins et des préparateurs physiques ?
 
D.D: Le plus important est d’arriver à la CAN 2013 avec la pleine possession de mes capacités. J’en suis conscient. Je loue d’ailleurs, le mérite de plusieurs footballeurs qui se retrouvent, très souvent, dans ce genre de situation. Les années passées le camerounais Roger Milla a pu gérer cette situation pour revenir jouer le mondial. Et il y a eu aussi à l’époque l’égyptien Mahmoud El Khalib… Et plus récemment Kolo Touré qui n’était certes pas aligné en club, mais qui s’est révélé être l’un des meilleurs de la CAN 2012. L’important c’est de rester dans cet environnement, et d’être performant lors de la prochaine CAN. ‘est une compétition qui me tient à cœur.
 

Vous allez retourner à Chelsea pour des séances d’entraînement, voire des matches amicaux avec des catégories inférieures. Mais le règlement est formel. Vous êtes engagé avec Shangai. Avez vous une dérogation spéciale de votre employeur ?
 
D.D: Si je dois le faire, il est évident que ce sera avec l’accord de mes dirigeants.
 

Les Eléphants occupent le 15è rang au classement Fifa devant une grande nation comme la France. Pensez vous que c’est un bon signe pour le football ivoirien ?
D.D: La France a des structures professionnelles. Elle a une grande équipe. Nous sommes certes 15è dans le classement Fifa, mais cela ne doit pas nous faire perdre de vue que nous devons travailler. Le football européen est différent du football africain sur beaucoup de points. L’important pour nous est de pouvoir nous saisir de ce rang et prendre conscience que nous avons des qualités pour être beaucoup plus professionnels. Après il faudra aussi gagner des trophées et faire plaisir aux Ivoiriens, et même tous les joueurs africains qui nous regardent. Le classement Fifa est le résultat de toutes les sélections nationales, notamment celle des dames, des participations des clubs aux compétitions internationales… C’est dire que c’est tout le football ivoirien qu’il faut encourager. On a joué par exemple, mercredi contre l’Autriche. Il fallait gagner afin de rester dans la dynamique de la récente victoire sur le Sénégal…

La qualification des Eléphants a surtout symbolisée par vos deux buts : un magnifique coup franc et un penalty imparable…
 
D.D: Il nous fallait gagner. Nous avons eu les clés de ce match sur des coups de pied arrêtés. Il ne faut pas oublier l’immense travail de Yaya Touré qui provoque le coup franc et le penalty, Copa Barry qui nous a sauvé à de nombreuses occasions. Et puis les accélérations de Gervinho, Max. Le gros travail de Tioté, Zokora, Kolo, Eboué… Tous ont bien manœuvré. C’est un bon collectif, et c’est dans cet esprit que nous irons à la CAN.
Encore une autre CAN pour une génération qui ne fait que passer à côté de son sujet…
 
D.D: Il ne faut pas prendre les choses dans ce sens. Au football il y a beaucoup d’incertitudes. C’est vrai qu’on n’avait jamais été si proche du trophée. Mais si nous devons baisser les bras à chaque fois qu’on perd, la n’aurait pas de sens. Les leçons du passé doivent nous servir. Nous allons repartir à la CAN pour aller chercher le trophée.

Source: Fraternité Matin