Au lendemain de cette campagne 2008 des Eléphants de Côte d’Ivoire, la mesure et l’objectivité n’ont pas été les choses les mieux partagées parmi les tenants de l’opinion sportive : bon nombre d’entre eux fêtaient le trophée africain au sortir des matchs de poule, et ce sont les mêmes qui viennent « clouer au pilori » pêle-mêle la FIF, l’encadrement technique, les joueurs. « Qui aime bien châtie bien »…Ne considérons pas ce (non-) match pour la 3ème place contre le Ghana ; même si la colère et la déception sont encore là aujourd’hui devant ce naufrage collectif. C’est le match contre les Pharaons d’Egypte qui doit servir de référence malgré l’élimination et l’ampleur de la défaite. Il n’y avait pas 3 buts d’écart entre les 2 équipes. Les Egyptiens le savaient et la qualité, la densité du jeu produit sont à l’honneur des 2 formations qui ont livré là le match du tournoi le plus beau et le plus riche. (Lire « NE SOYEZ PAS TRISTES »)
LE SYSTEME GILI N’EST PAS EN CAUSE
Pourquoi ça n’a pas marché ? Parce que les nôtres avaient besoin d’être à 120% de leurs moyens et que cela fut loin d’être le cas. Leur concentration a été fortement entamée par l’affaire du Ballon d’Or. Ensuite la titularisation de Kolo dont nous persistons à croire qu’elle a été « suggérée » au Marseillais, est venue saper à la base le système ivoirien.
Un système fondé sur un marquage « pur et dur » en défense et en récupération, relance propre au milieu. Contre le Mali puis la Guinée, ce fut parfait : l’équipe n’a pas pris de but, et tant pis si le jeu semblait ralenti au milieu, la base était assurée et il suffisait de savoir attendre l’ouverture devant.On a reproché à Gérard Gili de jouer avec 4 attaquants, mais il faut bien préciser : 4 attaquants nominaux. Les 2 attaquants de côté, Kader et Kalou, doivent venir à tout de rôle travailler défensivement avec les milieux. Ensuite comme nous jouons sans N°10, un autre attaquant est obligé de décrocher, Dindane le plus souvent pour participer à la production du jeu offensif et créer des occasions de but. Dindane, Kalou, Kader Gnéhiri et même Didier Drogba ont délivré la passe décisive. Aucun projet de tactique offensive n’est réalisable sans une base arrière sécurisée : Gili le sait bien et avait sans aucun doute préféré contre l’Egypte une charnière centrale Zoro-Méïté si on tenait tant à faire remonter Zokora d’un cran au milieu. C’est sa logique à lui, et on se demande aujourd’hui pourquoi elle n’a pas été respectée à l’occasion de ce match de Kumasi…
NOUZARET –STIELIKE POUR UN RETOUR ?
Ne venons plus parler d’un éventuel retour de Nouzaret. Avec la Guinée, on en venait à se demander si le sily avait un entraîneur : un jeu totalement décousu, aucune organisation ni construction tant que Pascal Feinduno n’avait pas le ballon… Sur le plan humain, n’oublions pas qu’il a laissé tomber Dieng Ousseynou et la FIF de façon cavalière pour rejoindre son ami Nicolin président de Montpellier HC en disant m… aux journalistes !
Stielike est tout le contraire, il s’intéresse à notre football dans toutes ses composantes et entretient avec nos dirigeants des liens amicaux et courtois. Un poste de manager général de toutes nos équipes nationales lui irait comme un gant, car pour ce qui concerne les A, l’Allemand n’a jamais vraiment réussi à leur faire jouer leur football de technique et d’adresse individuelles et collectives d’imagination et de créativité, tourné vers l’offensive.Et ça Gili a su le faire, en 10 jours à peine de préparation, avec des joueurs qu’il n’avait pas lui-même choisis, faut-il rappeler.Aujourd’hui nous nous devons de surmonter notre déception de « ne pas faire table rase du passé » pour accompagner nos Eléphants dans leurs conquêtes futures car la qualité est bien là et ne demande qu’à s’exprimer.
 
Aimé Brière De L’Isle
Consultant Sportif