A chaque journée son choc. Le dernier en ligne de mire est sans doute la rencontre entre le Sénégal et la Tunisie, logés dans la poule D à Tamalé. Une cohabitation sous haute tension, car les deux sélections s’étaient déjà rencontrées lors d’un tumultueux  quart de finale de la CAN 2004. Un match remporté sur la plus petite des marques par les Aigles de Carthage, qui s’ouvraient ainsi à domicile la voie du succès. Et ce, sous le courroux des Lions de la Teranga qui ne l’ont jamais digéré.
7 février 2004 à Radès, le quart de final qui oppose Tunisiens et Sénégalais est interrompu pour des incidents. Le banc sénégalais et surtout El Hadj Diouf, victime d’une faute non signalée qui amène le but, se ruent sur l’arbitre. Pendant cinq minutes le ballon ne roulera plus. Et lorsque le jeu reprend il se termine dans la confusion avec un arrière goût pour les Lions de la Teranga, obligés de regagner leur tanière dakaroise. Trois matchs de suspension pour El Hadj Diouf et une année d’interdiction Amara Traoré, Abdoulaye Sarr et le docteur Fallou Cissé, les officiels sénégalais jugés coupables par la CAF. Quatre ans après, les deux équipes se rencontrent pour le match d’ouverture du groupe D de la 26e édition de la CAN qui se déroule au Ghana. Pardonné mais pas oublié. Les Lions de la Teranga monteront sur la pelouse du Tamalé Stadium avec la ferme envie de démontrer qu’ils avaient les crocs nécessaires pour se hisser en demi-finale de la CAN 2004. « Pas dans la peau du favori », selon Lamine Diatta, les hommes d’Henri Kasperczak entendent balayer la pression pour la verser dans le camp des Aigles de Carthage.
La Tunisie, aux dires de Roger Lemerre « a un coup à jouer au cours de cette CAN ». Pour le réussir, le technicien français a monté une équipe jeune dont la une grande partie évolue sur le continent. Face aux Lions les jeunes Aigles qui, pour la plupart n’était pas du sacre de 2004, devront voler très haut pour ne pas se faire plumer par El Hadj Diouf et ses coéquipiers qui n’attendent plus que de rendre la monnaie de leur pièce aux Tunisiens.
Patrick GUITEY au Ghana