La défaite mercredi soir à Bâle de la Suisse face à la Turquie dans le temps additionnel (1-2), la deuxième en deux matches pour la Nati, élimine le coorganisateur avant même son dernier match de poule contre le Portugal, dimanche prochain. Ce résultat assure la qualification en quarts de finale de la Selecçao, victorieuse un peu plus tôt à Genève de la République tchèque (3-1).

Il y a encore eu de l'orage entre la Suisse et la Turquie. Pas la pluie de coups de leur dernière opposition lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2006, en novembre 2005 à Istambul. Simplement un déluge spectaculaire qui a noyé le parc Saint-Jacques en première période, constellant la pelouse de flaques traîtresses. Au point de laisser penser un moment que Lubos Michel, le meilleur arbitre du continent, pourrait interrompre les débats. Sur ce pré digne des gras alpages alentour, les Suisses se sont d'abord montrés les plus adroits. Leurs longs ballons sur les flancs turcs, ralentis par la pelouse gorgée d'eau, perturbaient un adversaire dont le propre jeu court patissait des conditions. A la réception d'un centre de Derdiyok, doublure de Streller (pubalgie), Yakin poussait dans le but vide un cuir englué aux six mètres (32e). Dans la foulée, le milieu des Young Boys de Berne avait l'occasion de doubler la mise sur une action copiée/collée mais dévissait au deuxième poteau (35e). Dans les neuf matches précédents, toutes les équipes menées au score avaient perdu. A la pause, les supporters de la Nati pouvaient chanter sous la pluie.

L'orage s'éloignant, la pelouse retrouvait peu à peu ses qualités et la Turquie avec. Eliminée à ce moment du match, la sélection ottomane revenait surtout des vestiaires avec des ambitions offensives revues à la hausse, Semih Sentürk, le meilleur buteur du championnat turc, apparaissant à la pointe. Un contrôle-frappe éclair bien qu'entâché d'un hors jeu témoignait très vite des qualités du joueur de Fenerbahçe. C'est lui qui obtenait une égalisation méritée d'un coup de tête que Benaglio aurait peut-être pu détourner en dehors de ses filets (58e). Le partage des points n'arrangeait guère les Suisses. Même en cas de victoire contre le Portugal lors du dernier match, leur qualification aurait été tributaire du résultat de Turquie - République tchèque. Dans une dernière demie-heure hachée par les fautes, ce sont encore eux qui se procuraient la meilleure situation (toujours Yakin, 84e). Mais c'est bien Arda qui les éliminait dans le temps additionnel, Müller détournant au-dessus de son gardien la frappe du milieu de Galatasaray (90e+3). La Turquie et la République tchèque se disputeront dimanche la deuxième place qualificative. La Suisse jouera contre le Portugal, déjà en quarts. Pour du beurre.

lequipe.fr