Arrivé à la tête de l’instance faîtière du ballon rond ivoirien en 2002, le successeur de Dieng Ousseynou ne se présentera pas à l’élection présidentielle de la Fédération ivoirienne de football du 10 septembre prochain. Jacques Anouma a donc décidé de partir au moment où on s’y attendait le moins. Même s’il tardait à se prononcer sur sa candidature, les observateurs étaient bien persuadés que l’homme serait bien dans la course à sa propre succession. Désormais, tout est clair. Tous les doutes sont levés.
La FIF vient ainsi de perdre l’un de ses dirigeants les plus charismatiques de son ère moderne. Parce que, quoi qu’on dise, Jacques Anouma aura laissé une trace indélébile dans l’histoire du football ivoirien. Le passage de ce brillant économiste à la tête de la Fédération ivoirienne a fait entrer l’institution dans une nouvelle ère. L’arrivée de M. Anouma à la Maison de verre a sorti la FIF des sentiers battus et de l’amateurisme dans laquelle elle était désespérément plongée depuis des lustres. Anouma a instauré de l’ordre et une gestion professionnelle et plus rationnelle des choses de la Fédération sportive la plus importante du pays.
S’il avait évidemment ses travers à lui, comme tout être humain, et malgré son palmarès sportif famélique, le futur ex-président de la FIF aura été le principal artisan du renouveau et de l’immense notoriété que les Eléphants ont acquis sur l’échiquier international. Si notre sélection nationale caracole actuellement en tête du classement africain des équipes nationales et qu’elle est bien calée au quatorzième rang mondial (son meilleur rang de son histoire), c’est parce que Jacques Anouma a fait du bon boulot à tous les niveaux. En parallèle du sportif, le président a donné une image plus positive de la sélection et a renforcé son attractivité auprès des sponsors. Ce qui lui a permis de signer une foultitude de contrats avec plusieurs annonceurs de gros calibre. Des contrats qui ont grassement garni les caisses de l’instance fédérale. Au moment de son départ, la FIF compte ainsi dans son compte-courant la somme de deux milliards de F CFA ! Qui dit mieux ? Personne évidemment.
Alors que l’ère Anouma se referme à la FIF, nous tenons à rendre un vibrant hommage à ce dirigeant compétent passionné de football. M. Anouma peut-être rassuré : il part la tête bien haute. Son nom restera en lettres d’or dans les annales du football ivoirien. Le monde du ballon rond lui dit un grand « merci ». C’est sûr qu’il restera bien gravé dans le cœur de tous. Merci monsieur le président ! Merci !
Par Abdoul Kapo