A 40 ans, il demeure l’un des meilleurs basketteurs ivoiriens de la décennie. Stéphane Konaté aurait pu connaitre une carrière avec plus de rondeurs. Si son intégrité avait flanché il y a dix ans.

Basketteur d’exception, il fallait plus pour s’ouvrir une carrière européenne ou américaine. Il y a dix ans, alors que les Eléphants étaient en regroupement en Europe, Konaté Stéphane, rare représentant du basket local en sélection nationale est approché par des recruteurs. Mais ses 30 ans font avorter un transfert vers une franchise européenne. « Quand j’ai indiqué que j’avais 30 ans, cela les a freinés. Ils voulaient un joueur plus jeune. On m’a proposé de diminuer mon âge, mais j’ai refusé. Parce que je crois que cela altère la personnalité », a confié celui qui a tout de même fait un tour en Espagne grâce à Natxo Lezkano, actuel Head Coach de la Côte d’Ivoire. Et ce, avant de jeter un pavé dans la marre en déclarant que « l'âge des joueurs africains n'est pas (le plus souvent) leur vrai âge ». De quoi confirme les doutes autour de plusieurs extraits de naissance de sportifs du continent.

Ouvert et franc, Stéphane Konaté est revenu également sur sa longue période d’absence en équipe nationale. Le fait pour lui d’une machination orchestrée par la Fédération Ivoirienne de Basketball (FIBB) de l’époque. « En toute humilité, je crois que je fais partie des meilleurs basketteurs de Côte d’Ivoire. Mon absence n’était pas une histoire de talent que je n’avais plus. C’était plutôt un problème de personne. Le sélectionneur (Paolo Povia) n'avait pas de problème avec moi, il voulait de moi. Il me l’a dit. C’est plutôt la fédération qui ne voulait pas que je sois en sélection. Parce que parait-il, je suis rebelle. Mais je crois avoir le droit de réclamer le respect de mes droits », a révélé Konaté dont l’absence en Chine pour la Coupe du Monde avait soulevé des questions.

Un épisode qui est à présent loir derrière. Sélectionné pour prendre part à la première fenêtre des qualifications pour l’Afrobasket 2021, à Yaoundé, Stéphane Konaté a démontré qu’il avait encore les jambes pour tirer les Eléphants vers le haut. Une performance loin d’être la dernière pour Kaba qui a indiqué vouloir jouer jusqu’à ce que ses jambes le lâchent. « Je jouerai jusqu’à ce que mes jambes me lâchent. En fait ce n’est pas au “vieux“ de partir, il appartient aux jeunes de me chasser à travers leurs performances » a déclaré l’ailier de l’ABC à l’émission La Grande Team du vendredi dernier. Comme un défi lancé à la jeune génération visiblement en deçà de la qualité et de l’assurance dégagées par le devancier.

Patrick GUITEY