Englué dans une guerre intestinale de leadership, l'Africa serre les dents sur le terrain. Depuis sa dernière chute face à l'AFAD, l'Aiglon préserve l'essentiel quel que soit les turbulences. Après trois victoires consécutives, elles se déclinent en trois nuls successifs dont le dernier a été enregistré à l'épreuve de Bouaké FC lors de la 10è journé de la Lonaci Ligue 1.

12 points sur 18 possibles sur les 6 derniers matches, l'Africa fait mieux que ses 2 petites unités engrangées lors de ses 4 premières sorties. Une résurrection qui cache pourtant un malaise. Et ce sont les autres qui en parlent le mieux. « C'est une équipe qui ne s'entraîne pas », a révélé Amadou Ouattara, le coach de Bouaké FC déçu de voir son équipe manqué d'efficacité face à une formation Aiglonne en panne de rythme.

En effet, l'Africa rumine une crise. Celle de primes impayées. D'ailleurs, les joueurs avaient refusé de participer à la 9è journée face à SOL FC pour réclamer leur dû. Si la situation s'est quelque peu calmée, le mal continue de ronger la maison vert et rouge où dirigeants et athlètes ne parlent plus le même langage. De quoi perturber les préparations de matches, qui se font le plus souvent autour de tables de réunions. Incroyable pour l'Africa qui fêtera ses 72 ans en avril 2020.

Qu'à cela ne tienne, sur le terrain, les hommes de Christophe Gratecap, le technicien français, ne vendent point leur nid à vil prix. La série d'invincibilité de 6 matches, la plus longue actuellement en Ligue 1, fait foi. Un acquis qui devrait remodeler les esprits avant le duel historique avec l'ASEC Mimosas, un rival qui n’a plus succombé aux coups de bec des Aiglons depuis le 11 juin 2014. Une dynamique à rompre malgré une situation administrative peu désirable.

 Patrick GUITEY