Yaya Touré a perdu son titre d’intouchable au Barça. Et ça, ce n’est plus qu’un secret de polichinelle en Catalogne où les avis sont divers sur le sort auquel Pep Guardiola livre l’international ivoirien qui, lui, est partagé, entre désir de rester et envie de départ.
Jouer à Barcelone, sur la pelouse du Nou Camp devenue Camp Nou par la force des choses était comme un rêve. Un idéal intouchable pour le jeune gamin qui, de son Abidjan natal, a vu passer sous les couleurs Blaugranas des joueurs tels Romario,Jose MarieBaquero, Rivaldo, Laudrup, Hristo Stoikov… Le rêve devient réalité. Car après une saison époustouflante avec l’AS Monaco où en plus de sa rigueur défensive il démontre toute sa classe technique, il gagne le droit en 2007 de faire partir de l’équipe de rêve et de composer avec les quatre fantastiques (Eto’o, Ronaldinho, Messi, Henri) de la planète foot.
Tout va bien jusqu’au jour où Pep Guardiola porté à la tête du Barça à la place de Rijkaard, publie une liste noire de joueurs indésirables. Le Prix Sport-Ivoire du meilleur joueur ivoirien 2008, déclaré également meilleure recrue du FC Barcelone de la saison 2008 devant Eric Abidal et surtout Thierry Henri, y est inscrit. Mais le joueur reste positif. Et ce malgré la signature de Seydou Kéita, le milieu malien, au Barça. Le championnat lui débute sans Yaya où presque. Car contrairement à la saison dernière, l’international ivoirien n’est pas le premier choix de son nouveau coach. Sergi Busquets, Seydou Kéita et les autres passent avant Yaya.
Les raisons son claires, «Guardiola n’aime pas beaucoup Yaya. C’est dommage mais c’est comme ça», nous a révélé une journaliste catalane. Ce n’est donc pas le talent de Yaya qui est en question mais juste une question de goût, de préférence. L’attitude de Pep est dénoncée par Dimitri Seluk, l’agent du joueur ivoirien qui a même menacé de trouver un autre club pour son poulain si la situation ne change pas au Barça. «Si ça continue comme ça, nous allons négocier avec d’autres clubs prêts à ouvrir leur porte à Yaya», a-t-il déclaré à une radio catalane. Mais la situation, elle, semble s’empirer car le Barça est sur les traces de Xabi Alonzo pour étoffer son effectif. La venue de l’international espagnol scellerait le sort de l’Ivoirien qui devrait faire ses valises.
Pour avoir du temps de jeu Yaya doit bien partir. Et le Barça ne serait pas contre un départ du cadet de Kolo Touré si celui-ci demandait un bon de sortie. «Le Barça ne montrera pas la porte à Yaya. Mais s’il déclare vouloir partir les dirigeants ne s’opposeront pas», affirme une journaliste du quotidien sportif catalan El Mundo Deportivo. Arsenal et surtout la Juventus sont déjà à ses trousses pour le mercato hivernal. Mais partir pour Yaya Gnénéri signifie, faire quelques PETITS sacrifices financiers. Car par match la marque Nike verserait un «extra» bon paquet au milieu ivoirien en plus de celui qu’offre le Barça en terme de prime de match. Et même si Dimitri Seluk affirme que «Yaya Touré n’est pas ce type de joueur qui cire le banc en attendant de passer à la caisse. Il veut mériter son salaire sur le terrain», la presse catalane est assurée que ce volet préoccupe bien l’international ivoirien qui veut continuer à profiter de cet avantage financier que lui offre le FC Barcelone tout en continuant à se battre pour se faire sa place au sein du groupe de Pep Guardiola. Arrivé à Barcelone, le concerné n’a voulu rien dire sur ce sujet. De retour des éliminatoires couplées Can et Mondial 2010 avec les Eléphants de Côte d’Ivoire, Yaya n’a pas pris part à l’entraînement avec le groupe catalan à cause d’une blessure bénigne au genou droit. Un petit repos qui servira sûrement de temps de réflexion à Yaya Touré que la Côte d’Ivoire suit avec attention.
par Patrick GUITEY