Si son attaque crache du feu, la Côte d’Ivoire à des buts qui ne rassurent pas les supporters ivoiriens. Pour les supporters des Eléphants, seul le poste de gardien de but reste encore le gros problème de l’ensemble des entraîneurs passés à leur tête. Mais pour Alain Gouaméné, ex-portier des Eléphants champions d’Afrique en 1992, le problème ne se pose pas.<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />
 
Alain Gouaméné, pensez-vous que la Côte d’Ivoire ait un problème de gardien de but ?
 
Je ne pense que la Côte d’Ivoire ait un gros problème de gardien de but. Une équipe c’est tout un ensemble. Mais une grande équipe c’est aussi un grand gardien. Toutes les grandes équipes qui ont remporté un trophée l’ont fait avec un grand gardien dans les buts. Pour nous ça c’est produit en 1992. Cela ne veut pas dire que nous avions le meilleur gardien du monde mais il était excellent.
 
Alors quel est le problème à ce poste pour les Eléphants de Côte d’Ivoire ?
 
Le problème, c’est juste que les Ivoiriens soient devenus impatients. Je leur demande de laisser grandir les enfants. Un gardien de but il est meilleur à 30 ans. Nous avons Copa qui a maintenant 30 ans, il y a Angban, Zogbo et plein d’autres qui arrivent. Il faut juste que les Ivoiriens soient patients. Le poste de gardien de but est très spécifique, il est dangereux, très dur, très technique. On a l’impression que tout le monde joue mais le gardien de but à tous les  yeux braqués sur lui. Et lorsqu’il prend un but que ce soit de sa faute ou pas il est mort.
 
Que pensez-vous de Boubacar Barry Copa, gardien numéro 1 des Eléphants ?
 
Copa Barry est un bon gardien. Laissez le grandir. Il a du talent. Mais c’est parce qu’on a du talent qu’on gagne forcément. Encore une fois une équipe c’est un tout. Mais à chaque fois qu’on doit taper sur un gardien de but parce qu’il a fait une erreur on se retrouvera avec des gardiens de but qui n’auront pas assez de confiance. Pas parce qu’ils ne sont pas bons, mais juste parce qu’en plus du match ils ont la pression du jugement hâtif. Au lieu de toujours leur taper là dessus il faut plutôt les encourager à avancer.
 
Y-a-t-il une préparation spécifique pour prévenir la perte des moyens d’un gardien de but ?
 
Un gardien de but qui arrive en sélection nationale et qui mentalement faible, et bien qu’il rentre chez lui. Il n’y a pas de travail spécifique en équipe nationale car il est fait depuis qu’il occupe ce poste. La performance en club n’est pas toujours la même en sélection. Parce que la trop grande attente comme en Côte d’Ivoire fait qu’il perd ses moyens. Cela arrive à plusieurs gardiens de but. Il faut juste connaître ses limites et reconnaître ses peurs pour progresser tranquillement. Moi j’ai eu des moments de peur mais ces moments là ne m’ont pas empêché de progresser. Mais il faut que les gardiens sentent le soutien du public.
 
 
Propos recueillis par Patrick GUITEY