L’équipe nationale de Côte d’Ivoire a connu une triste sortie à la Can angolaise par une élimination méritée en quart de finale face à une équipe volontaire d’Algérie. Une contre performance qui a jeté l’émoi sur toute la Côte d’Ivoire laissant libre cours à une volonté populaire de décapiter cette équipe « bourrée de talents ». Est-ce la solution ?
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Les bookmakers du football ivoirien n’avaient yeux que pour la côte d’ivoire ; une équipe qui au pire ne serait inquiétée que par l’Egypte leur éternel bourreau. Car malgré un début poussif puis un réveil face au Ghana, tout le monde s’accordait à dire que l’équipe ivoirienne monterait en puissance.
Cette conviction a viré à la passion et toute la nation, les politiques surtout sont passées à la caisse de la CNSE en payant au prix fort leur carte d’adhésion…
Le cadre était donc bien plantée pour une fête populaire à Abidjan que les ivoiriens partout dans le monde avait déjà préparé. La comparaison n’est pas loin d’un mémorable ASEC ORLANDO PIRATES.
Nous tombons tellement de si haut que l’émotion a gagné tout le monde. La colère pousse même à la violence verbale et physique.
Toutefois, il faut savoir raison garder et essayer une analyse plus scientifique de la situation car quelque soit le niveau de déception, nous qui avons eu la chance de vivre en direct ce désastre n’avons pas à chaud d’explication plausible ; une incursion dans les vestiaires nous a permis de constater des joueurs dans un état catastrophique, ce qui a dilué notre désarroi ; Drogba détruisait presque ses protège tibia, Copa complètement affalé, Kader révolté, Vahid surtout dans une affliction qu’il avait même du mal à se rendre à la conférence de presse…
Ce sentiment normal après ce cuisant échec ne saura occulter les responsabilités qu’il faut dégager pour repartir de plus belle.
Le postulat le plus important pour nous sera de s’éloigner complètement de la métaphysique ou du « sort ». Ainsi dit les responsabilités pourraient être les suivantes
De la responsabilité des joueurs
De cette énième défaite, il est flagrant de constater que les joueurs ont été défaillants à bien de niveaux : ils n’ont pas « mouillé le maillot », ils avaient  « la peur de gagner » et surtout une absence du bloc équipe. Pour des joueurs de ce niveau et qui jouent ensemble pour la majorité depuis plus de 4 ans c’est peu excusable ; y a-t-il un problème de perception différente des objectifs. Ces joueurs sont ils à la hauteur ? Nous n’avons pas honnêtement la réponse mais risquons de penser que le mental y est pour beaucoup.
Le retrait du Togo
Le rythme de jeu de l’équipe de côte d’ivoire peut avoir pour raison le retrait de l’équipe du Togo qui a perturbé la montée en puissance des éléphants. Car dans les hautes compétitions, les équipes retrouvent progressivement leur rythme qu’au fil des matchs : cas du Ghana, de l’Algérie… Et une période de 9 jours sans compétition pour être négative au niveau psychologique et physique.
VAHID est il à la hauteur ?
Pour nous qui suivons depuis cette belle génération de la côte d’ivoire, la défaillance principale révèle de l’encadrement technique ; car une constellation de stars est une équipe que grâce à un encadrement technique qui sait les faire évoluer en harmonie.
Vahid a hérité d’un gros potentiel de joueurs qui aura réussi à se qualifier facilement à la CAN et au mondial sans opposition de gros acabit. Le jeu a toujours été poussif et l’attitude aura été de privilégier que la victoire finale. A preuve à cette Can, nous avons constaté que son choix a été de laisser le ballon à l’adversaire chaque fois qu’on réussissait à mener à la marque et espérait atteindre la mi -temps avec un avantage psychologique. Or en football moderne, celui qui porte le ballon est celui qui a la plus forte probabilité de gagner !
De plus, il est triste de constater que malgré sa longue présence, son apport au niveau de la cohésion du jeu qui est l’une des grosses tares de la côte d’ivoire n’a pas été significatif.
Enfin au risque de nous tromper, sa motivation dès le départ était moyenne d’autant plus que la Côte d’ivoire  serait un support pour  relancer sa carrière à plein temps avec un club de haut niveau  comme Portsmouth… De toutes les façons tous les entraineurs qui viennent prendre des équipes africaines pour relancer leur carrière n’ont presque jamais réussi (cas de Paul LEGUEN…)
Enfin, nous constatons que l’encadrement technique de l’équipe de côte d’ivoire est pléthorique au moins 5 européens et 4 ivoiriens. Pour quel résultat ?
 
Que faire à 5 mois du mondial ?
Comme nous l’avons dit, il faut éviter de brûler les joueurs. Ce sont les pions d’un système et leur prestation est le reflet de la côte d’ivoire. S’ils n’ont pas le mental, c’est la Côte d’Ivoire dans tous les domaines qui n’a pas le mental. Le mental ne s’acquière pas sur un match !
Il faut plutôt prendre des décisions courageuses. Jacques ANOUMA est le premier responsable du succès et de l’échec de cette belle équipe ivoirienne car c’est lui le premier manager. Cela ne voudra pas dire qu’il doit démissionner, il a plutôt la lourde tâche au minimum de recadrer son encadrement technique sinon de remanier. Cela, afin de porter un vrai message, que face à l’échec on prend des décisions d’ajustement pour anticiper sur d’autres couacs prévisibles.
 
Sautiguy Pégnouwara à Cabinda