Football-CAN 2010-Bilan : Vahid Halilhodzic, ça suffit!
Football-CAN 2010-Bilan : Vahid Halilhodzic, ça suffit!
Le terrible fiasco de la Côte d’Ivoire à la CAN angolaise, est d’abord celui de son sélectionneur, de ses choix incohérents et de son pilotage à vue. Dans la perspective du Mondial sud-africain, il est urgent de tourner la page. Vite, un nouveau et vrai sélectionneur !
Ce n’est pas le dernier match de la Côte d’Ivoire contre l’Algérie en quarts de finale qui pouvait changer quoi que ce soit à l’impression générale ressentie depuis bien longtemps déjà. Celle d’une équipe privée d’idées directrices, qui avançait en ordre dispersé. Et dont le destin ne tenait qu’à un fil.
POURQUOI IL A ÉCHOUÉ Un manque de courage
Vahid Halilhodzic a manqué de personnalité face à certains anciens de la maison orange. Si DidierDrogba, Yaya Touré, Kolo Touré ont, à un moment, porté les Eléphants sur leurs épaules, cette fois, ce sont eux qui ont dirigé l’équipe dans le mur. Complètement défaillants, ils ont été un boulet pour leurs coéquipiers. Malgré leur méforme, coach Vahid leur a toujours aveuglement investi sa confiance. Il a manqué de culot et de courage, incapable de trancher.
Une équipe en lambeaux
Depuis deux ans qu’il est-là, Vahid Halilhodzic a été incapable de façonner un vrai groupe et une identité de jeu. Des clans, certes inhérents à toute collectivité, se sont dégagés avec deux blocs. Celui des cadres intouchables (Drogba, Kolo, Tiéné, Zokora, Eboué…) et celui des jeunes (Tioté, Koné, Kalunho, Gervinho…). Les premiers bénéficiaient de tous les privilèges quand les seconds étaient marginalisés. Ce qui a crée chez certains des sentiments de frustration.
On n’oubliera pas aussi d’évoquer la terrible rivalité entre Drogba et Kader Kéïta. De fait, l’équipe était privée d’une homogénéité en coulisses et sur le terrain. Les anciens comme Drogba et Kolo essayaient de porter la (bonne) parole, mais celle-ci était souvent en décalage avec la perception des jeunes. Et lorsque ces derniers ont le sentiment que les anciens ont trop de privilèges et qu’en plus ils ne sont pas plus performants qu’eux sur le terrain, le fossé s’agrandit.
Techniquement nul
Les performances de ses joueurs lors des éliminatoires ont beaucoup beurré et trompé Vahid Halilhodzic. Les larges victoires sur de faibles équipes comme le Malawi, le Burkina Faso ou la Guinée à Abidjan, ont fait croire au technicien bosniaque qu’il avait une équipe compétitive et que lui-même réalisait du bon boulot. Alors, quand une tierce personne le critiquait, l’ancien entraineur du Paris Saint-Germain brandissait « ses » résultats. Tout en oubliant qu’il n’avait pas encore battu une grande nation de football depuis qu’il était là. Même la pauvre qualité de jeu de son équipe ne lui disait pas grand-chose tant que la victoire était là. Pourtant, on voyait bien que la Côte d’Ivoire jouait très mal, qu’elle étai trop dépendante de ses individualités, qu’elle manquait de fonds de jeu et d’identité.
Des choix incompréhensibles
Vahid Halilhodzic a raté sa CAN avant même de se rendre en Angola. Tout a commencé avec la publication de ses 23. On n’a pas trop compris certains choix. Sans en vouloir à des joueurs, on estime que certains d’entre-deux ne méritaient vraiment pas d’être dans le groupe pour une compétition aussi exigeante. D’ailleurs, à Cabinda, le sélectionneur ivoirien a, d’une façon, montré qu’il avait fait des bêtises. Il n’avait pas du tout confiance en des joueurs qu’il avait pourtant lui-même convoqué.
Sinon, comment comprendre qu’en mal de meneur de jeu, Vahid n’ait pas accordé sa chance à un joueur comme Koné Kouamatien ? Pourquoi a-t-il laissé à la maison un buteur prolifique comme Doumbia Seydou pour emmener avec lui un Aruna Dindane qui n’a finalement disputé que des bouts de matches ? En tout cas, coach Vahid a montré ses limites en situation de crise. Il a de fait, surtout montré qu’il n’était pas le technicien dont les Eléphants ont besoin pour basculer dans la dimension supérieure. Il est donc urgent pour Jacques Anouma d’envisager ce que pourrait être l’avenir des Eléphants sans le Bosniaque.
Par Abdoul KAPO, à Luanda
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