Le basket ivoirien connaît ses rois depuis peu. La saison 2010 promettait d’être tumultueuse et certainement pleine de rebondissements. Les scribes ne savaient pas si bien écrire. Mais ce qu’ils ne savaient pas, c’est que certains des paniers victorieux allaient s’inscrire bien loin des play-grounds du Parc des Sports de Treichville, pour l’un des sacres qui est tombé du ciel.<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />
 
Oui, comme une bénédiction, une véritable pluie est venue du céleste pour humidifier de joie l’ABC qui réalise l’inattendue doublé homme et dame. Si celui des coéquipiers de Kaba Stéphane ne souffre d’aucun attrait extra-sportif, celui de leurs “femmes“ n’y a pas échappé. Car dans le duel avec le Club Sportif d’Abidjan (CSA), même pas certains ex et actuels athlètes de l’ABC approchés ne misaient une pièce sur les Rouge et Blanc. Car lors de la saison régulière l’ABC ne faisait visiblement pas le poids face au CSA. Alors pas besoin de dépeindre le grand étonnement de la majorité à l’annonce du succès de la formation de leur cœur face à l’UA, un finaliste des play-offs sans poids livré aux ex-vice-championnes alors que ses joueuses étaient en pleine vacance. Alors la grande question est la suivante : Pourquoi le CSA a été privé de sa finale et d’un deuxième sacre national qui lui tendait les bras après un parcours presque sans-faute ? Car la seule erreur des dirigeants des Warabas fut de présenter une équipe réduite lors d’une rencontre sans enjeu face à l’ABC. La réponse sensée à cette interrogation de confrères de l’extérieur ne figure dans aucune explication logique prenant sa source dans les textes régissant la Fédération Ivoirienne de Basket-ball (FIBB) qui a pris sur elle de suspendre le CSA de toutes compétitions locales avec une rétrogradation en ligne de mire.
 
Quand le roi des rois fait la loi
 
Lourde décision sous fond léger et pourtant suicidaire pour le basket féminin ivoirien. Car en Côte d’Ivoire, le basket chez les dames «se résume aux confrontations ABC-CSA qui sont d’un niveau élevé», déclarait Simon Guillou, le sélectionneur français des Eléphants Dames de Côte d’Ivoire. C’est l’avis de tous. Sauf de la FIBB qui n’a pas encore donné de réelle raison de ce coup de sang qui risque de porter un coup de massue (s’il ne l’a déjà fait) à la crédibilité du championnat et bien sûr de la fédération à laquelle l’Afrobasbet masculin 2011 a été confié. Mais au Palais des Sports, l’on ne s’en souci guère. Et même si certains membres pensent le contraire, leur seule critique pourrait leur valoir la foudre “divine“ du roi des lieux qui «n’accepte aucune critique» du goût à contrarier son sacerdoce à la tête du basket-ball ivoirien. Alors pour ce qui aurait été une affaire d’état pour certaines disciplines pratiquées en Côte d’Ivoire passe sous silence. Un scandale dont toute l’opinion du basket (athlètes, dirigeants, arbitres, journalistes…) s’offusque mais seulement intérieurement de peur de la terreur même pas maîtrisable par FIBA Afrique. Mais attention, nous sommes en plein sport mineur dans un championnat amateur. Et puisque FIBA Afrique n’est ni la CAF ni la FIFA, tout reste sous silence en attendant le téméraire qui lèverait le doigt pour dire non, comme le petit CSA actuellement tout seul dans le combat.
 
Le CSA a une arme
 
Une lutte que les dirigeants du club de Treichville  n’entendent pas abandonner. Et ce, même si une négociation semble se mettre en place pour sauver se qui peut l’être. Si de cette table ronde pourrait jaillir la reprise des esprits, l’inquiétude se lit pourtant sur le visage des amoureux du basket féminin ivoirien qui voyaient bien les Eléphantes sur une marche du podium à Bamako lors de l’Afrobasket 2011. Objectif qui sera bien difficile à atteindre dans cette atmosphère délétère. Car la sélection ivoirienne puise au bas mot 50% de ses forces au sein du Club Sportif avec 6 athlètes lors du dernier regroupement dont Kouyaté Kani, la meilleure joueuse actuellement sur la place locale. L’arme du CSA, menacé d’être rétrogradé en deuxième division, est toute trouvée au cas où la situation venait à s’empirer dans un clash loin d’être froid avec la FIBB.
 
 
Par Patrick GUITEY