Au terme d'un quart de finale aller à sens unique, l'ogre barcelonais n'a fait qu'une bouchée du Bayern Munich mercredi soir (4-0). Pour les coéquipiers de Thierry Henry, la route des demi-finales est grande ouverte.
Sur la route d'un deuxième sacre continental en trois ans, le FC Barcelone s'est dégagé la voie qui mène au dernier carré. Avec la maîtrise et la force de frappe offensive qui la caractérisent, l'armada catalane a envoyé le Bayern dans les cordes mercredi soir, en quart de finale aller. En quatre confrontations, les Munichois n'avaient jamais subi la loi du Barça sur la scène européenne. Cette fois, le champion d'Allemagne a pris l'eau sous le déluge du Camp Nou. Le duel entre les deux meilleures attaques du Vieux-Continent n'a pas eu lieu : celle des Blaugrana a frappé quatre fois. En une mi-temps, elle a affiché une insolente réussite à mesure qu'elle a soigné ses statistiques : la démonstration du Barça a démarré lorsque Messi, servi par Eto'o, a ajusté Butt d'un plat du pied gauche plein de sang froid (1-0, 9e). Elle s'est poursuivie trois minutes plus tard, lorsque l'Argentin a renvoyé l'ascenseur au Camerounais (2-0, 12e). Elle a tourné à la correction lorsque Messi (3-0, 38e), sur un caviar d'Henry, a signé le but du 3-0 (38e). Elle a pris des allures d'humiliation lorsqu'Henry a assommé définitivement la doublure de Rensing, laissé sur le banc par Klinsmann (43e, 4-0).
Ribéry au ralenti
Ce Barça version Guardiola est le digne héritier de celui imaginé il y a quinzaine d'années par Cruyff : une formidable machine à produire du jeu (près de 63% de possession), à se créer des occasions à la pelle et à marquer (28 buts en 9 matches de C1 cette saison), pour mieux attendre son adversaire ensuite. Corrigé il y a quatre jours par Wolfsburg (1-5), le Bayern en a fait l'amère expérience. Privé de Lucio, Van Buyten et Klose, le champion d'Allemagne n'a pas seulement coulé de toutes parts. Il a affiché des limites que le tour précédent, face au Sporting Lisbonne (5-0 et 7-1), avait masquées. Il aurait même pu subir pareille déculottée si Demichellis n'avait pas sauvé sur sa ligne (5e), si la faute de Lell sur Messi avait été sanctionnée d'un penalty (17e), si une frappe de Messi n'avait été déviée sur sa transversale par Butt (59e). Le match entre Thierry Henry et Franck Ribéry a donc tourné court. Exilé sur son côté gauche, l'ancien Marseillais s'est noyé dans cet océan de médiocrité. Ses (rares) accélérations n'ont jamais mis en danger la défense la plus perméable d'Europe. Leader de la Liga, finaliste de la Coupe du Roi, ce Barça-là semble taillé pour succéder à Manchester United sur le toit de l'Europe. A l'instar des Red Devils l'an passé, il pourrait bien tout rafler en fin de saison.
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