Trois au départ et une seule au panthéon de sa génération. Kouyaté Kani s’est adjugée le Prix UFRESA-CI de la Meilleure Sportive Ivoirienne de la saison, lors de la soirée des Oscars du mérite féminin qui s’est déroulée vendredi à l’Hôtel Ibis Plateau. Un prix qu’elle a chipé au nez et à la barbe de N’Da Clarisse et d’Essoh Jeanne Nadège, ses concurrentes. Consécration pour Kouyaté Kani qui devient la première à soulever le bel objet d’art mis en jeu par l’Union des Femmes Reporters d’Afrique section Côte d’Ivoire.
Première sur la liste pour l’ordre alphabétique, Kouyaté Kani est également la plus jeune de cette liste. Etre nominée pour la représentante du basket féminin et du Club Sportif d’Abidjan (CSA), son club, est sûrement un pas de géant dans le cœur des observateurs locaux mais pas pour la battante Kani. Car aller au bout de l'effort, tel est son leit motiv tant sur le parquet, les play ground du Palais des Sports d'Abidjan que dans la vie de toujours. Une soif de victoire et une assurance à toute épreuve qu'elle n'a jamais cessé d'afficher. "J'étais sûr d'être la lauréate ce soir. Je n'ai jamais douté même si je sais que mes concurrentes ont également des qualités dans leur différente discipline. Je savais que j'allais gagner et j'ai gagné".
Et pourtant, Essoh Nadège (2e) et N'Da Clarisse (3e) n'étaient pas moins nanties que Kani dans cette course au Prix de la Meilleure Sportive Ivoirienne de l'année. Mais ni la sérénité déconcertante de la footballeuse, ni les médailles du judoka n'ont fait fléchir la confiance de Kani en elle et en ses performances.
Mondialiste sous les ordres de Lourougnon Patricia avec la sélection nationale féminine junior et auréolée d'une place dans le top 20 des meilleures marqueuses avec une moyenne de 13 points par match, Kani fut également la pièce maîtresse du dispositif de Simon Guillou, manager de la sélection féminine A. Kouyaté Kani réussi  à faire parler d'elle aux Jeux Africains et à la CAN 2007. CAN où elle s'attire la convoitise de nombreux clubs africains, européens et américains.  
Mais avant, l'ailière du CSA à le temps de brandir pour la deuxième fois consécutive, la Coupe Nationale aux dépends de l'ABC, l'autre locomotive du basket féminin ivoirien. Et même si en play-off, sa moyenne de 11,5 points par matchs n'a pas permis au Black and White de Coulibaly Siaka de prendre le meilleur sur l'ABC, la gamine elle est restée digne et forte dans la tête. Une force de caractère que ne le laisse pas entrevoir sa "gueule" d'ange. Une mine timide que Coulibaly Siaka, le manager de l'équipe du CSA, n'a pas cessé de façonner avec l'âme du formateur afin de lui donner des atouts dévastateurs sur un parquet.
Normal que la première personne à être remerciée par la Meilleure Sportive Ivoirienne de l'année soit le coach. "Je remercie ceux qui ont cru en moi. En premier lieu mon coach. Car c'est grâce à lui que j'en suis là". Ses coéquipières avec qui elle forme une famille n'ont pas été oubliées. "Je suis peut-être aujourd'hui la seule personne qui soit sous les feux des projecteurs. Mais comme un capitaine hors de l'eau, je ne serai arrivé à rien sans le soutien de mes coéquipières", a déclaré le premier vainqueur du Prix de l'UFRESACI de la Meilleure Sportive 2007.
Un prix qui en appellera d’autres vu "la grande marge de progression de cette gamine qui ira loin. En tout cas je voterai pour qu’elle parte s’aguerrir en Europe ou aux Etats-Unis où elle pourrait devenir une grande championne", déclarait Simon Guillou après avoir Observé Kani à quelques séances de training. Mais avant tout, l’objectif en ligne de mire pour Kouyaté Kani est le titre national qu’elle a été à deux doigts de décrocher face à l’ABC.
Patrick GUITEY