Vaut mieux tard que jamais. Deux mois après l’entrée dans l’année 2008, le personnel du Ministère de la jeunesse, du Sport et des Loisirs a présenté ses vœux de nouvel an au Ministre Dagobert Banzio. Un acte apprécié par le maître des lieux. Présents et atmosphère festive autour de M. Banzio célébré par ses collaborateurs sous les yeux de quelques Présidents de fédérations sportives. Une ambiance dont a profité le Ministre, pour s’étaler sur des sujets qui animent l’environnement du sport et son cabinet.
Infrastructures
La Côte d’Ivoire a mal à ses infrastructures sportives. Et cela n’est un secret pour personne à plus forte raison pour celui qui a le secteur en charge. Mais, cela n’est pourtant pas dû à l’absence d’aires adéquates pour la pratique du sport. «Nous avons 13 infrastructures qui ont toutes une valeur de 20 milliards de FCFA», a déclaré le Ministre. Cependant le problème se trouve dans l’entretien de ces espaces car «si vous avez des infrastructures de cette valeur là il faut pouvoir l’entretenir. Ce qui n’est pas fait», a déploré M. Dagobert Banzio. Les événements sportifs aidant à donner un coup de pouce au développement des infrastructures sportives, le Ministre des Sports a promis que le championnat d’Afrique de football des locaux «sera l’occasion d’aller plus loin dans la réhabilitation des infrastructures».
Résultats sportifs
«Nous avons de bons résultats». Comme pour dire qu’il ne faut pas focaliser l’attention sur l’unique football, Dagobert Banzio a fait étalage de quelques satisfactions de son Ministère. Le Handball, le Handisport, le Judo et bien d’autres disciplines continuent de faire, dans l’ombre, honneur à la Côte d’Ivoire. Malgré «nos bonnes performances dans l’ensemble, il est vrai que nous avons des lacunes qu’il faut gommer», a reconnu le Ministre des Sports. Mais, «on voit ce que tout le monde voit», parlant du football. Une transition pour affirmer son amertume après la défaite des Eléphants footballeurs en demi-finale de la CAN 2008 au Ghana. «Je ne sais pas ce qui pourrait au plus haut point,  affliger un Ivoirien que cette défaite enregistrée face à l’Egypte. Ce fut un événement douloureux». Un sujet sur lequel Dagobert Banzio n’a pas voulu s’étendre, le plus habilité à faire le bilan de la CAN 2008 étant Jacques Bernard Anouma, Président de la Fédération Ivoirienne de Football (FIF), qui l’a promis et que les ivoiriens attendent impatiemment.
Parafiscalité et loi sur le sport
Plus de 294 millions de FCFA ont été distribués aux différentes fédérations qui animent le paysage sportif ivoirien. Une manne de la parafiscalité bien appréciée par les fédérations qui y ont trouvé une bouffée d’oxygène. Une situation qui ne satisfait pas totalement le Ministre des Sports qui entend «pousser des réflexions pour augmenter les revenus de la parafiscalité» pour permettre une plus grande autonomie des fédérations. En tout cas, « les Etats Généraux du sport que je prévois dans quelques temps permettront d’établir des règlements et lois pour affiner les débats », a déclaré Dagobert Banzio. Pour se faire, «la loi sur le sport, à l’instar des pays de la sous région doit être votée» et ce, malgré  « la grande force contradictoire qui existe ».
Les nominations au Ministère
«Je ne juge que par le travail». Des déclarations de Dagobert Banzio qui font suite à des accusations portées sur lui par des agents du ministère après la publication du nouvel organigramme. Des griefs et relayés par la presse locale ivoirienne. Accusé de ne nommer ses proches collaborateurs que par leur appartenance ethnique, le Ministre de la jeunesse, du Sport et des Loisirs s’est dit «choqué» du traitement de l’information d’une certaine presse locale ivoirienne. «Prenez la peine de fouiller avant de juger. Je ne nomme pas en fonction de mon patois mais plutôt en fonction du travail, du mérite». Le Ministre a appelé à plus de «professionnalisme de la part de la presse sportive ivoirienne à qui il a demandé plus « d’honnêteté dans son travail». Quant aux agents grognards «qui pensent qu’ils ne sont pas récompensés, qu’ils travaillent. Si vous travaillez on vous verra».
Patrick GUITEY