Même si on le cite moins, le milieu ghanéen pourrait déjouer les pronostics du Ballon d’Or africain que délivre dans quelques heures la CAF.
Depuis ses années bastiaises, Michael Essien a franchi beaucoup de paliers. Nominé au tour final du Ballon d’Or africain 2006, aux côtés de Didier Drogba et Samuel Eto’O, l’international ghanéen fait aujourd’hui parti des meilleurs spécialistes à son poste. Décryptage du jeu de l’ancien lyonnais.
Pour comprendre l’essence du jeu de Michael Essien, il faut commencer par en saisir la dimension physique. Celle d’un monstre de puissance et d’endurance, d’un athlète hors norme. Celle également d’un redoutable compétiteur au volume de jeu exceptionnel et à l’impact phénoménal aussi bien dans les duels et la percussion que dans le pressing. Celle enfin d’un guerrier au mental d’acier qui n’a peur de rien et qui, surtout, n’est jamais aussi à son aise qu’au cœur de la bataille et au plus chaud de l’action.
S’il a débuté en défense centrale et s’il lui arrive encore aujourd’hui à dépanner à ce poste, son excellente conservation de balle, son registre technique et sa maîtrise tactique lui permettent de résoudre beaucoup de problèmes.
Sa force mais aussi son originalité ? Pouvoir être tour à tour un numéro 6, un numéro 8 et un numéro 10, selon ce qu’exigent les circonstances de la partie ou ce que commande le jeu. Autrement dit, protéger et filtrer, harceler ou étouffer son adversaire, mais aussi reconquérir le ballon et bien le ressortir. Etre capable d’aller d’une surface à l’autre et de transpercer ainsi les lignes adverses.
A vingt-quatre ans, le Ghanéen n’est donc pas loin de ressembler à un produit fini et de réunir tous les atouts du poste.

Abdoul Taddei Kapo