Bourreaux de l’ASEC Mimosas, le Dynamos FC d’Hararé retrouve les sommets africains dix ans après avoir perdu la finale de la Ligue des champions devant les Mimos. La qualification du Dynamos pour les demi-finales de l’édition 2008 remplit de fierté un peuple martyrisé par le régime Mugabé.
Enfin ! Un peu de joie pour le peuple zimbabwéen. Le plus grand club du pays s’est qualifié à la surprise générale pour le dernier carré de la Ligue des champions. Cette qualification héroïque des hommes d’Hararé intervient dans un contexte politique particulièrement tendu. Dix ans après, donc sa finale perdu contre l’ASEC Mimosas, le Dynamos FC  est de retour ! Dimanche après-midi, dans la fournaise du stade Rufaro d'Hararé, le géant zimbabwéen, qui était déjà l'équipe surprise de la phase des poules de la Ligue des champions, s'est rappelé au bon souvenir du football africain. Il a surtout offert au pays, englué dans une terrible crise politico-socio-économique, une belle demi-finale. Et un peu de bonheur, puisque sa sélection nationale est quasiment éliminée de la course à la CAN et au Mondial 2010.Pour cela, il lui a fallu dompter lors de la 6e et dernière journée le Zamalek du Caire (1-0), un gros morceau du foot continental, multiple vainqueur de la C1. Et la délivrance est venue d'un remplaçant, David Shoko, juste avant le coup de sifflet final (88e) ! La veille pourtant, l'entraîneur David Mandigora n'en menait pas large. Les joueurs avaient décidé d'abréger la préparation du match, en raison de primes impayées. Leur participation le lendemain était même remise en question. La motivation ne leur a pourtant pas manqué pour décrocher la 2e demi-finale finale africaine des « Glamour Boys », après celle de 1998. A l'époque, le club qui comptait dans ses rangs le Strasbourgeois Harlington Shereni, avait atteint la finale, perdue contre l'ASEC d'Abidjan (0-0, 4-2).
Aujourd'hui, « DeMbare », l'autre surnom de la formation d'Harare, rêve de défier le vainqueur de l'autre demi-finale, Enyimba-Al Ahly du Caire. Dans tous les cas de figure, un gros poisson. Mais cette fois, le grand club d’Hararé espère remporter le graal continental.
Abdoul KAPO