La "bête noire" a été vaincue. Lors de l'ultime et tant attendu 16e de finale de la Coupe de France, l'Olympique Lyonnais a éliminé l'Olympique de Marseille (victoire 1-0), mercredi, au Stade de Gerland. Un but de Benzema, à la 2e minute du match, suite à une bourde de Zubar, a suffi aux Gones pour se hisser en huitième de finale et affronter Lille. Avec Brandao, puis Ben Arfa et Wiltord entrés en jeu, la formation de Gerets n'a pas su inquiéter Lloris, même en supériorité numérique lors de la dernière demi-heure de jeu, suite à l'exclusion de Keita. Le film du match
L'OL ne partait pas avec les faveurs des statistiques. Déjà, en cet hiver difficile, les hommes de Claude Puel n'avaient pas gagné sur leur terrain depuis le 16 novembre, avec une défaite en Ligue des Champions contre le Bayern et trois matches nuls en championnat, dont un pathétique 0-0 contre l'OM. Le club phocéen était justement la "bête noire" du septuple champion de France, avec notamment deux qualifications en Coupe de France lors des quarts de finale des éditions 2006 et 2007. En 2009, les Gones ont fait le nécessaire pour se hisser en huitièmes de finale afin d'affronter le Losc, dans le Nord, début mars.
L'offrande de Zubar
La rencontre s'est jouée sur une (nouvelle) bourde monumentale de Ronald Zubar. Mis sous pression par une remise en retrait de Karim Ziani, le défenseur marseillais voyait sa passe interceptée par Cesar Delgado, qui servait Karim Benzema pour l'ouverture du score (2-0, 1-0). Les hommes d'Eric Gerets ne s'en remettaient jamais, se découvrant trop facilement et accusant l'extrême fébrilité de Steve Mandanda. En attaque, Brandao, titularisé pour la première fois, n'a pas vraiment pesé sur la défense adverse, se faisant dominer dans les airs par Jean-Alain Boumsong. Et lorsque le Brésilien se démarquait pour dévier le ballon de sa chevelure, Baky Koné filait au but mais se faisait percuter de plein fouet par Hugo Lloris. Le portier avait laissé traîner son genou...
Touché à la tête, le lutin ivoirien était contraint de sortir sur civière. Hatem Ben Arfa faisait son entrée et son retour devant le public de son club formateur. Le prodige gaucher, encore diminué physiquement apparemment, a semblé paralysé par l'atmosphère, ne réussissant par exemple aucune passe en avant pour ses coéquipiers. Valbuena ne trouvait pas non plus la faille, alors que Zenden, étrangement décalé sur la droite à la sortie de Koné, était remplacé par Samassa à la mi-temps pour l'instauration d'un 4-4-2. L'OM a tout de même réagi, sur coups de pied arrêtés. Le malheureux Zubar frôlait le cadre de la tête (7e), alors que Taiwo, sur un coup franc axial, frappait très fort mais à côté (32e).
Lloris sauve devant Wiltord
Les Gones géraient bien leur avantage au score. Profitant des espaces laissés par les visiteurs, Benzema était un point d'appui essentiel, capable de soulager les siens et de temporiser avant les montées de Cesar Delgado et Kader Keita. Contrairement à son ancien acolyte Ben Arfa, Benzema était en pleine confiance et tentait par exemple une frappe du gauche instantanée qui était repoussée par le montant de Mandanda (49e). Si le coéquipier argentin affichait encore des conduites de balle léchées et parfois déroutantes pour Ziani et Cheyrou, la paire de milieux défensifs adverse, l'Ivoirien a réalisé un match contrasté.
Positionné sur l'aile droite, l'ancien Lillois a souvent essayé de faire la différence ballon au pied. Mais l'efficacité n'était pas au bout. Sur une perte de balle de Ben Arfa, Keita gâchait par exemple un 2 contre 2 en choisissant de frapper de loin (38e). Keita allait provoquer le tournant de la fin de match. Suite à un mauvais geste sur Brandao provoquant une échauffourée devant les surfaces techniques, l'Eléphant était exclu pour un 2e avertissement (63e). En supériorité numérique pendant une demi-heure de jeu, les Marseillais n'ont pas fait plier la défense rhodanienne, malgré l'entrée en jeu de Sylvain Wiltord (78e) et des tentatives lointaines de Benoît Cheyrou (69e) et Taye Taiwo (87e). Lloris repoussait même l'ultime occasion de Wiltord. Juninho avait même frappé sur la barre (82e) avant de savourer un succès face à un des ennemis de l'OL en Ligue 1.