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Alain Lobognon : « Je n'ai jamais géré l'argent de la CAN 2015 »

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Alain Lobognon : « Je n'ai jamais géré l'argent de la CAN 2015 »

27 September 2019 0

Plus de 4 ans après l’affaire des primes impayées de la CAN 2015, Alain Lobognon a, dans un entretien diffusé sur Youtube, se défait de toute implication dans la gestion des fonds logés, alors, à la banque du trésor ivoirien.

 

Monsieur Alain Lobognon, plus de 4 ans après la CAN 2015, le doute existe toujours sur l’affaire des primes impayées dont vous restez le seul accusé. Comment digérez-vous cet épisode qui a fait de vous un ministre remercié ?

Vous ne pouvez pas savoir ce que c'est que d'être accusé inutilement et méchamment. Il n’était pas bien de s’attaquer à mon honneur et à ma personne pour un crime qui n’avait pas été commis. Certaines personnes avaient parié sur la défaite des Eléphants. Une défaite était synonyme de mon départ du gouvernement pour certaines personnes. Parce qu’il était acquis que je n’avais plus ma place dans ce gouvernement. En décembre 2014, toute la Côte d’Ivoire a assisté à l’épisode entre le Ministre des Sports et la FIF qui insistait pour avoir 8 milliards alors que le budget pour toutes les fédérations sportives pour le titre de l’année 2014 s’élevait à 4 milliards. J’ai dit non, parce que j’ai estimé que l’Etat de Côte d’Ivoire ne pouvait pas donner tout l’argent du contribuable à une seule fédération. D’autant plus que toutes les nations présentes à la CAN étaient prises en charge par la CAF.

 

Qu’elle a été alors la solution et comment devait-elle s’appliquée concrètement ?

La solution qui a été trouvée par le Président de la République en accord avec le Premier Ministre d’alors, Kablan Duncan, le secrétaire de la Présidence Amadou Gon Coulibaly, le ministre de l’intérieur Hamed Bakayoko, Mme Kaba Nialé qui était à l’économie et les finances, le ministre Cissé qui était au budget, était de mettre à ma disposition 3,5 milliards pour gérer la CAN. Mon option était de dire que cet argent doit être logé dans les caisses de la banque du trésor ivoirien pour qu’à la fin de la CAN, on sache ce que cette campagne a réellement coûté à la Côte d’Ivoire. Ainsi chaque année de CAN, on ne viendrait plus avec des budgets fantaisistes. Parce qu’à mon arrivée au ministère des sports, j’avais opté pour la transparence et la rigueur dans la gestion des ressources destinées aux sportifs.

 

Au-delà de cette politique de transparence que vous annonciez, qu’est qui a déterminé ce choix à cette époque précise ? Qu’est-ce qui vous a convaincu ?

En fait, avec l’entraîneur Hervé Renard, nous avons convenu de nous adresser aux joueurs. Car selon lui, si la Côte d’Ivoire voulait remporter la CAN, il fallait que les joueurs se prononcent. Le capitaine d’alors, Yaya Touré, a déclaré que si l’on voulait vraiment remporter la CAN, il faudrait que les joueurs aient leurs primes. Je lui dis pourquoi ? Il m’a répondu que depuis qu’ils sont en équipe nationale, on leur demande de renoncer à leurs primes au motif qu’ils sont des professionnels. En d’autres termes, c'est-à-dire que tous les milliards que l’Etat de Côte d’Ivoire mettait à la disposition de l’équipe nationale, étaient détournés par des responsables de notre football, qui estimaient qu’un sélectionné n’avait pas droit à des primes.  Pour moi, le joueur qui porte le maillot national doit être considéré comme le fonctionnaire de l’Etat de Côte d’Ivoire. C’était ma posture et nous avons convenu qu’ils recevraient leurs primes par virement bancaire ce qui suppose qu’ils aient un numéro de compte.

 

Et qu’est ce qui s’est passé dans les faits lorsque les fonds furent disponibles ? Les primes ont-elles été payées ?

Quand les fonds ont été mis à disposition, les services du ministère de l’économie et des finances ont indiqué la procédure à suivre aux responsables de la FIF. Pour qu’il y ait une trace des opérations. Mais nous avons convenu avec les joueurs qu’ils ne recevraient la première prime qu’après avoir atteint la demi-finale. Mais après qu’on est battu brillamment le Cameroun et après notre qualification pour les quarts, impossible pour certains ivoiriens et membres mêmes du gouvernement, j’ai demandé qu’on paye les primes des joueurs parce que j’estimais que nous étions sur la bonne voie. Ainsi les joueurs ont reçu leurs primes non pas en demie mais après la victoire face au Cameroun. En quart de finale, ils reçoivent leurs primes après avoir battu l’Algérie. J’ai demandé des preuves qui m’ont été données. Egalement les primes de la demi-finale après avoir battu la RD Congo.

 

Mais alors d’où vient cette affaire de primes impayées alors que vous indiqué que toutes ont été virées avec des preuves ?

Je dois dire qu’à deux jours de la finale, le 6 février 2015, une réunion importante se tient à la primature à la demande du Premier Ministre Kablan Duncan, en sa présence, celle de Kaba Nialé et de plusieurs responsables des finances. Et l’on me demande combien me faut-il pour la finale du 8 février 2015 ? Ma réponse est que nous avons reçu 3,5 milliards et selon les rapports qui me sont faits, par le régisseur qui est à Malabo, nous avons encore suffisamment d’argent pour livrer la finale et payer les primes des joueurs. Effectivement selon les points, il restait plus 700 millions dans les comptes quand les primes pour la finale s’élevaient à 420 millions. Je ne pouvais donc pas demander une rallonge alors qu’il y avait encore de l’argent. Mieux un reliquat nous permettait d’accompagner les supporters ivoiriens à Bata pour soutenir les Eléphants.

 

Avez-vous fait et présenté votre bilan au Gouvernement de l’argent que vous avez géré durant cette campagne ?

Après la finale remportée et les festivités, je m’enquiers de l’état du compte, les responsables financiers, preuves à l’appui, m’indiquent que tout a été fait et qu’il reste la somme de 80 millions. J’ai fait mon bilan au gouvernement, et tous services financiers ont reçu ce bilan. Je pourrai publier ces courriers adressés pour dire qu’il reste dans le compte 80 millions. Le compte n’a jamais été géré par moi. Car je vous le dis, aucun ministre ne dispose d’une signature sur un compte logé à la banque du trésor, à plus forte raison affirmer que le ministre Alain Lobognon a géré un compte au niveau du trésor.

 

Qu’elle a été votre première réaction lorsque cette affaire de primes impayées a été dévoilée ?

Deux mois après, nous apprenons que des primes n’auraient pas été payées. C’est bizarre. Ma première réaction est de dire au Président, au Premier Ministre, au secrétaire général de la Présidence que je suis prêt pour une confrontation et qu’on y vienne avec le relevé du compte sur lequel on aura la traçabilité de cet argent. Je suis au regret de vous dire que jusqu’à aujourd’hui, le relevé de compte n’est jamais sorti.

 

Vous aviez parlé de détournement à l’époque. Savez-vous qui a pu détourner cet argent ?

A un moment j’ai soupçonné que certaines primes, pas toutes, de certains joueurs auraient pu être détournées. Mais lesquelles ? Nous n’avons jamais su lesquels des joueurs étaient concernés. Certainement que la FIF aurait pu me dire le nom de ces joueurs. Mais nous sommes en Côte d’Ivoire, on a préféré accuser l’enfant d’un pauvre et vouloir qu’il accepte avoir pris de l’argent qu’il n’a jamais volé. Aucun agent du ministère n’a détourné de primes. Certains de nos collaborateurs ont fait 12 mois de prison sans procès. Ils ont été libérés en catimini. On n’a pas dit pourquoi ils ont fait les 12 mois en prison. Voilà la triste réalité.

 

Retranscrit par Patrick GUITEY

NB : Le titre et les questions sont de la rédaction

Source: Cogito Ergo

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