Le 23 avril 2022, Idriss Diallo devenait le 13è président de la Fédération Ivoirienne de Football (FIF). Après 12 mois d'exercice, le nouveau locataire de la maison a voulu présenter l'état d'avancement de son programme.

Non, après une année sur les quatre que prévoit le mandat pour le Président de la FIF, il n'était pas question de bilan au Radisson Blu Hôtel, devenu quasiment le QG des rencontres de l'administration du football. Idriss Diallo, principal interlocuteur des mandants et de la presse présente, a plutôt un « état des lieux ». Et ce, en 11 points, comme une équipe de football dont lui-même pourrait cumuler les postes d'entraîneur et de capitaine.

Face à ses invités, YID a peint les avancées dans son programme avec notamment la modification des statuts qui met en exergue l'augmentation du nombre de clubs de Ligue 1 de 14 à 16, et celle du nombre des membres du comité exécutif passé de 20 à 25 membres pour dit-il, intégrer les frères d'en face, pour ne pas dire les adversaires battus à la dernière élection et dont les têtes de ponte étaient Sory Diabaté et Didier Drogba.

Dès sa prise de fonction, YID avait annoncé comme première action, le rassemblement de la famille du football ivoirien. Un an après, il avoue être encore sur la route du rassemblement. Quoique les sons discordants ne devraient pas l'empêcher de garder le cap. Celui qu'il s'est fixé en accord avec ses soutiens.

« Moi, mon souhait dans ma modeste mission, c'est que je puisse redonner aux clubs qui m'ont élu ce qu'ils ont placé en moi comme confiance. Je continuerai d'ouvrir mes bras à tous mes frères de la famille du football, parce que la porte n'est pas fermée. Ils sont et ils seront toujours les bienvenus. Mais cela ne va pas m'empêcher de rester concentré sur mes objectifs, qui sont de faire évoluer le football ivoirien de la meilleure des façons possibles et sur la meilleure des voies possibles. Mais pour le faire j'en appelle à l'union sacrée autour du football ivoirien. Particulièrement autour de nos équipes ». D'ailleurs Idriss Diallo a appelé l'ensemble de la famille à soutenir l'ASEC Mimosas engagé dans les demi-finales de la Coupe de la Confédération.

"La seule condition pour être président d'une commission, c'est d'être membre du Comité Exécutif"

Un message qui n'efface pas la vive contestation de l'Amical des Arbitre de Football de Côte d'Ivoire (AMAFCI). L'une des parties agitées de son année de mandat. En effet, ce partenaire de la FIF récuse Bonaventure Kalou, ex-international ivoirien bombardé à la tête de la Commission Centrale des Arbitres. Selon son président, Roland Danon qui cite un article de la FIFA, Kalou, qui n'est pas et qui n'a pas été arbitre n'a pas la légitimité pour assumer ce rôle. Ce à quoi YID a répondu.

« Les textes de la Fédération ont été élaborés par le Comité de Normalisation dirigée par Mme Dao Gabala. Et qui est ce qui a désigné la normalisation ? C'est la FIFA ! Vous vous souvenez que la Normalisation a proposé des textes, et qu'à un moment, les clubs ont dit "nous, voilà ce qu'on veut". Les clubs ont voté en Assemblée Générale. Malgré la décision des clubs, la FIFA a imposé qu'on refasse une Assemblée Générale pour mettre en œuvre la décision qu'elle-même a prise. Quand tout ceci a été pris en compte, le Comité de Normalisation a présenté les statuts de la FIF à la FIFA qui a validé. Et ce sont ces statuts-là que nous mettons en œuvre. Et cette FIFA qui a validé nos statut sait qu'il n'y a aucune conditionnalité d'être arbitre ou ancien arbitre expérimenté pour être président de la Commission d'arbitrage. Ça n'existe pas dans nos statuts. Dans nos statuts, la seule condition pour être président d'une commission, c'est d'être membre du Comité Exécutif », a précisé le Président de la FIF pour répondre à la polémique qui enfle depuis quelques semaines.

“Notre objectif c'est d'aller chercher la CAN 2023…“

"Le 11" de l'état des lieux d'Idriss Diallo a également accroché l'assemblée au moment d'aborder l'objectif des Eléphants pour ce qui est de la campagne de la CAN 2023 qu'accueille la Côte d'Ivoire en 2024. Contrairement à Jean Louis Gasset qui préfère protéger son groupe auquel il a collé un statut d'outsider, Idriss Diallo, édulcoré peut-être, veut être encore plus ambitieux. « Mon Comité Exécutif et moi, nous travaillons avec abnégation, avec concentration, avec sérieux, à bâtir une équipe solide qu'on a appelé "Commando" qui va aller chercher la coupe. Notre objectif c'est d'aller chercher la coupe d'Afrique. Mais Selon les statistiques 1/3 des compétitions a été remporté par le pays organisateur. Depuis la 25è édition organisée en 2006, aucune nation organisatrice n'a gardé "sa coupe" à la maison. Nous pouvons la garder comme ne pas la garder. Mais ce que nous ne pouvons pas faire, c'est de ne pas se préparer pour la garder. Il faut éviter de penser que parce qu'on organise une compétition, on doit battre tout le monde. Nous sommes des personnes lucides. Le rôle de la fédération c'est organiser, d'encadrer et de préparer une équipe qui soit la plus performante possible. Et nous le faisons ».

Il est certain que sur ce point l'état des lieux après l'an 2 du mandat de YID, sera des plus intéressants pour les observateurs. Surtout après la CAN.

Patrick GUITEY