Fier et droit dans ses bottes. Une image que se donne Benoit Assou-Ekotto loin des émotions asymétriques. Le défenseur de Saint-Etienne sous le feu des projecteurs après son refus de porter le brassard noir en hommage aux victimes des attentats ne s’est pas caché pour en donner une explication. « Un peu avant, il y a eu un attentat dans le Nord du Cameroun et on m’a refusé de le porter pour un match de Ligue Europa. Je connais le principe du ’mort au kilomètre’ : un assassin qui tue deux personnes dans le XVIe arrondissement de Paris fera plus de bruit que s’il en tue cent à l’autre bout du monde. Mais comme je suis quelqu’un de très droit, je ne vois pas pourquoi je devrais porter un brassard pour des morts à Paris et pas au Cameroun. Je ne suis ni blanc ni noir, à part ma couleur de peau. Pour moi, il n’y a pas de morts VIP », a-t-il indiqué au cours d’une interview accordée à l’Equipe.

“Aurier, un jugement à deux vitesses“

Après avoir donné le fond de sa pensée concernant son attitude face au drame qui secoué la France en fin d’année 2015, Assou-Ekotto n’a pas enterré son franc parler concernant l’affaire Aurier. Pour lui, les excuses de l’international ivoirien auraient suffi, là où d’autres ont gaffé et on fait pareil. « Si Aurier avait dit : 'il n’y a pas assez de joueurs de couleur au PSG', je pense que ça aurait fait un très grand scandale. Or, il y a bien des éducateurs en France qui se sont retrouvés dans ce scandale à parler des gens de couleur. A l’époque, ils se sont excusés et on les a pardonnés. Donc si on peut les pardonner, on peut aussi pardonner à Aurier. Avec certaines personnes, il y a un jugement à deux vitesses », a taclé l’ancien Lensois sur les ondes de RMC, certainement à l’endroit de Laurent Blanc, impliqué dans l’affaire des quotas en équipe de France.

Patrick GUITEY