Touchée sévèrement au nez lors de la rencontre comptant pour la dernière journée des matchs de poule avec le Primero d’Agosto d’Angola, Camara « Fifi » Fatoumata, la capitaine de l’équipe de l’ABC, se porte mieux. Mais sa participation aux quarts de finale est moins certaine.
Primero-ABC, nous jouons le troisième quart-temps quand Camara Fatoumata s’écroule sur le tartan du gymnase du stade national Nyayo de Nairobi suite à un coup de coude de Correia Crispina, internationale Cap-Verdienne du club angolais.
Ceux qui la connaissent se disent qu’elle en rajoute toujours une couche pour faire pencher l’arbitrage en sa faveur. Mais le temps mis au sol et le tremblement de tout le corps de l’athlète en inquiètent plus d’un. Inquiétude justifiée, car Fifi est vivement touché au nez. La marre de sang dans laquelle elle baigne le confirme.
Dépassé par les événements le médecin du club se fait aider par celui du CSA, Kouamé Jean Boless. Cette solidarité entre clubs ivoiriens sauve la vie de la joueuse guinéenne qui bénéficie des premiers soins des deux toubibs avant d’être transportée à l’hôpital le plus proche.
Après le match perdu  face au Primero qui se hisse dans le sang au sommet de la poule A, le président de la délégation de l’ABC rassure sur l’état de santé de Camara Fatoumata. Mais reste encore une seconde radio qui déterminera la nature du mal de la capitaine de l’ABC et de sa période d’indisponibilité.
"Elle a été touchée au nez contrairement à ce que nous pensions. Je crois que nous avons évité le pire. Mais Fifi devra passer une deuxième radio pour savoir si l’os nasal a été endommagé ou pas", a déclaré M. Coulibaly Issiaka dans le bus qui le ramenait à l’hôtel, ainsi que les joueuses du CSA restées au stade pour soutenir leurs homologues de l’ABC.
Si le geste du pivot du Primero d’Agosto est a sanctionné d’un carton rouge, celui que l’on devrait brandir au comité d’organisation est d’une couleur encore plus vive.
Comment se mettre un instant à l’idée que le Fédération Kenyane de Basket-ball chapeautée dans cet événement par Fiba-Afrique n’ait pu  prévoir un service médical d’urgence pour une telle compétition africaine. Car si Fifi a été évacuée, ce n’est bel et bien pas dans une ambulance, mais plutôt à bord d’un véhicule quelconque offert par une bonne volonté.
L’on a véritablement frôlé le pire à Nairobi. Et ce grâce à la négligence du comité d’organisation concernant la sécurité des athlètes.
Le tir devrait très vite être rectifié à quelques 24 heures du début des quarts de finale. Un second tour qui s’annonce bien plus engagés au vu des oppositions. Car si rien n’est fait, le pire, au lieu d’être frôlé, sera bien touché pour le malheur des joueuses dont le seul péché aurait été d’être des passionnées de la balle au panier.
Par Patrick GUITEY à Nairobi