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Cissé Souleymane : « Apporter mon expérience à mon pays »

Football

Cissé Souleymane : « Apporter mon expérience à mon pays »

26 July 2012 0
Cissé Souleymane : « Apporter mon expérience à mon pays »

Souleymane Cissé, vous étiez avec la génération Bonaventure Kalou, le grand espoir du football ivoirien. Qu’est ce qui explique votre carrière mitigée malgré des passages au Sporting Lisbonne au Werder de Brême et à Hanovre ?<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />
 
Un manque de réussite et peut-être de talent, parce quand on a le talent on explose. Mais il faut dire que j’ai été freiné par plusieurs blessures qui m’ont empêché de voir ma carrière décoller effectivement. Si je n’ai pas eu la carrière que je prévoyais, c’est la faute à pas de chance.
 
Comment s’est fait votre passage de joueur à encadreur des jeunes ?
 
J’ai toujours été passionné par les jeunes. Et cinq avant d’arrêter ma carrière de footballeur j’ai passé quelques diplômes d’encadreurs. J’ai intensifié mon apprentissage lorsqu’on m’a signifié que je ne pouvais plus continuer sur le terrain car j’avais les genoux complètement fichus. J’étais à Evian quand Patrick Trottignon est arrivé à la tête du club. Après m’avoir vu à l’œuvre, il a décidé de me confier l’encadrement des jeunes d’un club qui était en ce moment en mutation complète. Nous étions en National et il fallait tout reformuler. J’ai été testé pendant une année avant d’être confirmer à mon poste.
 
 
Etait-ce facile pour un ivoirien d’intégrer ce cercle fermé d’encadreurs de haut niveau dans un club comme Evian et surtout dans une région telle que la Haute-Savoie ?
 
C’était compliqué. Nous  ne sommes pas majoritaires. Et c’est quand même la France avec plusieurs encadreurs diplômés. Voir un jeune expatrié de 32 ans débarquer et coiffer des personnes qui ont 50 ans et qui attendent le poste de directeur-adjoint à la formation depuis plusieurs années, j’avoue que ce n’est pas évident. Mais à force de travail et de diplomatie j’ai réussi à convaincre tout le monde que je méritais cette place et que je ne l’ai pas usurpé.
 
Le titre de directeur-adjoint à la formation à Evian n’est-il pas un manteau trop lourd à porter surtout que vous êtes africain ?
 
C’est vrai que nous ne sommes nombreux en Afrique à avoir une telle responsabilité. Je dirais que je suis le seul en France. Le premier à avoir embrassé cette carrière se nomme feu Mama Ouattara à qui je voudrais rendre hommage.  C’est un manteau lourd de responsabilité car que ce soit en Ligue 1 ou en Ligue 2, il y a peu d’africains. Et même quand ils sont recrutés, ils ne font pas long feu. C’est vrai qu’il y a des regards curieux mais le travail milite pour moi. Nous avons le plus grand nombre de licenciés en France et j’arrive à tenir tout ce monde. Pourvu que ça dure.
 
 
En quelques années de travail Evian-Thonon Gaillard a atteint la Ligue 1. Qu’elle est la clé du succès de ce club que personne n’attendait à ce niveau ?
 
La clé du succès d’Evian c’est le Groupe Danone qui a repris le club qui l’a nettoyé y a placé des techniciens compétents et y a injecté de l’argent parce qu’en Europe il en faut pour réussir. Et avec l’arrivée du président Trottignon qui a beaucoup d’expérience dans le domaine après avoir dirigé Châteauroux et le Servette de Genève, le club est aujourd’hui une référence de formation et il n’a pas fini de surprendre.
 
 
Qu’est ce qui a motivé la création du Cissé Institut Football Club (CIFC) à Abidjan alors que vous être très occupé à former en France ?
 
La Côte d’Ivoire, c’est chez moi. C’est vrai par mon travail je sers la France à travers la formation des jeunes de ce pays qui m’a accueilli. Mais la charité bien ordonnée commence par soi-même. Il était important pour moi d’apporter mon expérience à mon pays pour former les jeunes qui veulent embrasser la difficile carrière de footballeur. C’est un devoir pour moi.
 
Quelles sont vos sources de financement du centre que vous avez mis sur pied ?
 
Je suis salarié en France. Je gagne bien ma vie. Et je pense qu’il est de mon devoir de donner un tout petit peu de ce que je gagne. Alors le tiers de ce que gagne est injecté dans le centre pour lui permettre de vivre mais surtout de permettre aux jeunes défavoriser de réaliser leur rêve. C’est important de redonner ce qu’on a reçu. Je finance le Cissé Institut seul. Ce n’est pas toujours évident mais je tiens bon pour l’instant.
 
Qu’elle est la spécificité du CIFC quand l’on sait que les centres poussent comme des champignons en Côte d’Ivoire ?
 
La spécificité de Cissé Institut, c’est que tout est gratuit. J’ai décidé d’aider les jeunes de mon pays, et ce n’est donc pas la peine d’extorquer des fonds aux parents. Il y a également trois volets qui soutiennent notre formation. Il y a le pan scolaire, le social et le football. Tout est lié et rien ne va sans l’autre. Il est important de construire l’homme avant de chercher à en faire un footballeur. Dans le cas contraire on risque de créer quelqu’un de peu fréquentable et ce n’est pas notre objectif.
 
 
En 6 ans d’existence et surtout d’investissement, le CIFC a-t-il  déjà les premiers fruits de son travail ?
 
Oui ! Il y a deux ans j’ai prêté des jeunes au CO Korhogo. Et pendant ce temps ils ont démontré qu’ils avaient de la qualité malgré leur jeune âge (NDLR : le club s’est qualifié pour la demi-finale de la Coupe Nationale 2009 face à l’Africa). Il y en a 13 qui sont tous professionnels en Ligue 1 ou en Ligue 2. Et celui qui pointe le bout du nez c’est bien Cissoko Ibrahim. Il est international des moins de 20 ans et il a été révélation du championnat portugais. Il est parti quelque temps à Wolfsburg  il n’a pas beaucoup joué à cause de plusieurs blessures. Il a été prêté au Panathïnakos  sans option d’achat parce que Félix Magath, le coach de Wolfsburg ne veut pas le lâcher.  Il y a également Goualy Magique qui est très convoité par la sélection nationale du Portugal des moins de 17 ans.
 
Qu’elle est votre solution pour éviter l’exode massif des jeunes talents ivoiriens vers d’autres sélections nationales ?
 
C’est l’occasion à travers cette question de lancer un appel à la Fédération Ivoirienne de Football pour qu’elle dresse un véritable filet. Il y a plusieurs jeunes ivoiriens qui ont du talent et qui sont en Europe. Si l’on n’y prend garde, ils seront repris par d’autres nations qui. La Côte d’Ivoire a un potentiel qui n’est pas encore exploré. Si Drogba qui a grandi en France a pu être détecté, il faut que la FIF continue le travail pour éviter l’exode massif de nos jeunes footballeurs.  Il faut faire des regroupements permanents pour réunir un maximum de jeunes en vue d’en sortir les meilleurs qui alimenteront les différentes sélections de Côte d’Ivoire. Je suis prêt à aider dans ce sens
 
Vous êtes passé au Sabé de Bouna, qu’est ce que cela vous fait de le voir en Ligue 2 ?
 
Le Sabé a un grand potentiel et fut l’instrument qui a mis Bouna en lumière pendant plusieurs années. Je rends hommage au président Karim Diabagaté qui a mis presque sa vie au service de ce club là. Mais aujourd’hui, il est à bout de souffle. C’est aux jeunes de Bouna de redonner vie à ce club. Moi je l’ai essayé mais il faut dire que ce n’est pas évident. Mais ça fait vraiment mal de voir le Sabé en Ligue 2.
 
 
Interview réalisée par Patrick GUITEY

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