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Bernadette Yépé:«Je veux les Eléphantes pour l'Afrobasket 2013»

Basketball

Bernadette Yépé:«Je veux les Eléphantes pour l'Afrobasket 2013»

19 October 2011 0
Bernadette Yépé:«Je veux les Eléphantes pour l'Afrobasket 2013»

Quelle analyse faites-vous de la défaite de la Côte d’Ivoire au dernier match ?
 
Ce match on peut en faire trois analyses. La première d’un point de vue technique, la deuxième d’un  point de vue tactique et la troisième, d’un point de vue mental. Je n’aborderai pas l’aspect coaching parce qu’on ne tire pas sur une ambulance. Du point de vue de technique ce match a confirmé ce que j’ai pu observer depuis le début du tournoi,  c’est à dire le manque de fondamentaux, techniques individuels de nos joueuses. 
Qu’est-ce que ça veut dire concrètement ?
 
Le basket-ball comme tout sport a des fondamentaux qu’il faut maitriser. Cet ces fondamentaux sont applicables après dans un collectif. Je prends l’exemple d’un contre un, d’un placement, d’un démarquage. Ça se des techniques. Quand on n’a pas toutes ces techniques acquise ou quand on ne les a pas bien intégré on a du mal dans un collectif à pouvoir mettre ça en exergue, en pratique quand la situation se présent dans le match. C’est ce qui nous a manqué.  Dans une attaque de basket, il faut jouer large, alors quand on n’élargie pas le jeu, on ne crée pas d’espace favorable à celles qui sont porteuses des balles pour pourvoir mener une attaque. On a du mal à mener une attaque correcte. On a beaucoup pêché à ce niveau. Du point de vue tactique, il faut savoir que la tactique fait appel à beaucoup de réflexion. Il y a certes le schéma de jeu qu’on met en place, mais il y a aussi la réflexion du joueur qui est mis en avant. C’est-à-dire sa lecture du jeu. Il y a le jeu par lecture et y a la lecture de jeu. Les formes tactiques sont des schémas qu’on doit réciter. Mais à travers ce schéma, l’adversaire peut fonctionner d’une manière ou d’une autre, à nous de bien lire ce fonctionnement imprévu et d’adapter notre schéma. Et cette lecture de jeu a manqué à nos gamines. Je ne connais pas leur tranche d’âge mais c’est certainement lié à leur jeunesse  et à leur inexpérience. Il y a du potentiel qu’il faut travailler. 
N’était-il pas possible que l’entraîneur leur dise dans le feu de l’action ce que vous énuméré ?
Non. Quand on est en sélection nationale, cela suppose qu’on un certain bagage technique et tactique. Ce n’est pas en sélection qu’on vient faire de la formation. En sélection, on vient mettre en exergue tout ce qu’on a appris dans nos clubs et qu’on a comme compétence, comme acquis. La sélection, c’est l’élite. Ce n’est pas en sélection qu’on apprendre un joueur qu’il doit appliquer le un contre un, à attaquer ou à défendre. On peut cependant te dire attaque vite le un contre un ou démarque toi de cette manière, c’est tout. On n’a pas assez de temps pour faire la formation en sélection. Et puis un championnat d’Afrique ne se prépare pas sur deux mois. On sait que les échéances sont dans deux ans, on se prépare pendant deux ans. Pour pouvoir avoir une équipe assez performante. 
Peut-on affirmer que la sélection ivoirienne a mal géré les 4 secondes qui ont coûté l’élimination des Eléphantes en demi-finale contre l’Angola ?
On était à égalité (58-58), avant les deux lancers francs réussis. On avait donc un avantage au score (60-58), à 4 secondes de la fin du match, mais moi je retiens 1’’28 au moment du tir à trois point de l’angolaise. A ce moment, on avait deux options. Il faut 5 secondes pour faire la remise en jeu et 5’’ pour franchir le demi-terrain, il nous appartenait de ne pas permettre que la remise en jeu se fasse. C’est le premier point. Et si la remise se faisait malgré tout, il nous appartenait de maintenir l’équipe adverse dans son camp ne pas faire de faute. Parce que si on faisait cela donnerait l’occasion aux Angolaise d’avoir des lancer francs. Ou si elles avaient réussi à franchir la ligne médiane, il fallait maintenir la porteuse de balle en situation de non-tir. C’est-à-dire au-delà des huit mètres, puisqu’aujourd’hui il y a des filles qui shootent en six mètres ou sept mètres. Il fallait les maintenir loin du cercle, sans commettre de faute.  Avec toutes les analyses que vous faites, n’est-il pas possible qu’on vous rapproche de l’équipe nationale?
 
C’est vraiment mon souhait, mais je dis que Fiba nous a ouvert une fenêtre assez large. Ce que nous déplorons aujourd’hui c’est qu’il n’y a aucune ancienne joueuse dans l’encadrement de l’équipe nationale féminine. Moi j’ai un brevet d’Etat d’Educateur sportif deuxième degré. J’ai travaillé avec l’équipe cadette de France. Toutes les filles qu’on envoi en sélection sont de filles avec qui j’ai travaillé. La Fédération ivoirienne sait que j’ai mon diplôme d’éducateur sportif de deuxième degré. Et je leur ai fait comprendre que je souhaitais être à la tête de la sélection nationale. Maintenant, il leur appartient de faire appel aux compétences et aux bonnes volontés qui sont là. C’est une question de volonté politique, on espère qu’ils y viendront car s’ils ne viennent pas on forcera le passage, comme on l’a toujours fait au niveau des femmes. Tout est pris en otage par les hommes et on attend que ceux-ci nous donne notre part. Puisse qu’on n’a pas cette parité on va leur forcer la main. Moi je veux être au prochain championnat féminin dans le staff de l’encadrement. Je suis prêt à forcer la porte. Je voudrais apporter ce que j’ai appris à mon pays. Ce que j’ai acquis, il faut que je le mette au service de mon pays. Il faut qu’on me donne l’opportunité de le faire. 
Quel jugement portez-vous sur le niveau technique de la compétition ?
En ce qui concerne le niveau, je peux dire qu’il n’y a plus de surprise depuis quelques années. C’est les mêmes qui constituent le carré d’As, à l’exception d’une ou deux équipes. J’ai assisté à deux types de compétitions. Une poule B, d’un niveau vraiment bas, que j’ai assimilé au niveau de National 3 ou 2 du championnat de France et de la poule A, équivalent de la nationale 1 avec le Sénégal, l’Angola,  le Nigéria, le Cameroun.
Quelle est la note que vous attribuez à la Côte d’Ivoire et quelles sont les joueuses qui vous on laissé une bonne impression ?
S’il une chose que je ne fais pas en tant qu’entraîneur c’est de donner une note. Parce qu’on est dans un sport collectif. C’est ce collectif qu’il faut juger. Je dirai que le niveau de cette équipe nationale est bas. On peut améliorer ce niveau si on travaille. D’ici quatre ans, il faut que la Côte d’Ivoire atteigne au moins les phases finales du championnat d’Afrique féminin. 
Y a-t-il espoir que cette équipe puisse arriver au sommet un jour ?
Il y a espoir que la Côte d’Ivoire puisse arriver un jour au sommet, à condition qu’on fasse de la bonne détection, qu’on mette en place une bonne politique de formation et de préparation. Parce qu’on fait toujours tout à la va-vite et on ne réussi jamais à bâtir du solide sur ce qui est précipité. Pour ce qui concerne la relève, elle va se faire dans la douleur, dans le travail, parce qu’il y a beaucoup de choses à faire encore. Nous sommes dans une phase de recherche.
 Êtes-vous d’avis avec ceux qui pensent que les sœurs Méité (Awa et Massarami) n’avaient pas leur place dans cette sélection ivoirienne ?
 
Mon analyse sera un peu tronquée, parce que Je ne connais pas du tout ces filles. Mais on m’a dit que des joueuses venaient de France. Mais sachez qu’en France il a plusieurs types de championnat. Il y a les compétitions départementales jusqu’en Ligue 1. A quel niveau jouent ces filles en question ? Quand j’ai quitté la Côte d’Ivoire à la fin de ma carrière pour la France j’ai joué en National 2 pour finir en National 3. Elles jouent à quel niveau ces filles, c’est ce qu’il faut savoir. Jouer en France ne veut pas dire qu’on joue à un niveau d’excellence pour prétendre à une sélection nationale. Ça aussi nous devons en tenir compte en Afrique. On n’est plus au 19è siècle, on est dans le 21è siècle. Il y a donc beaucoup de moyens pour observer et suivre les joueuses qui évoluent en Europe. Qui peut me dire où jouent ces filles ? Personne. Dans quel club ? Personne. Je dis que c’est du gaspillage financier. C’est l’argent du contribuable qui a été dilapidé et tout ça me désole. 
Est-ce un couronnement pour vous, d’être honorée par Fiba Afrique ?
 
C’est un grand moment d’émotion qui sera marqué de façon indélébile dans nos mémoires et dans ivoirien. Parce que cette distinction n’est pas faite seulement à ma personne, mais également faite à toutes les anciennes gloires du basket-ball féminin. A travers cette distinction, je me souviens de Yao Germaine, de Yao Sita, de Mariam Cissé  de Lorougnon Patricia…toutes ces dames qui ont œuvré pour le basket-ball ivoirien. C’est vrai que nous ne sommes que trois, mais à travers nous, c’est tout le basket-ivoirien féminin qui est honoré.  
Quel souvenir gardez-vous de votre carrière de joueuse ?
 
J’ai joué quinze ans avant d’arrêter ma carrière en 1994 après le championnat d’Afrique en Afrique du Sud à Johannesburg où nous avons fini 4è. Il y a eu beaucoup d’humanisme dans toutes les rencontres que nous eu. Nous avons rencontré des personnes de divers horizons, nous avons pu aller à la rencontre de divers style de jeu. A travers ma carrière j’ai pu découvrir certains aspects des personnalités des gens qui aujourd’hui ont forgé la personnalité que j’ai. 
Quelle activité menez-vous désormais ?
Je suis directrice d’une structure socio éducative en France. Avant de faire ce boulot, j’ai été pendant 5 ans, assistante-coach de l’équipe nationale cadette de la France, parce que j’ai un Brevet d’Etat d’Educateur Sportif, 2è degré. Je vis à Toulouse en France.
 Réalisée à Bamako, par Alexis KOUAHIO

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