Un nom, on peut s’en faire partout où le ballon roule. Doukouré Moussa le sait lui qui fait flotter le drapeau ivoirien sur l’île de Bahreïn depuis près de deux saisons. Le talent de Moussa n’était  pourtant pas prédestiné à éclore sur une île du golf persique, mais plutôt en Italie.
L’un des premiers élèves de l’Ecole de Formation Yéo Martial (EFYM), il y passe 4 années avant de se faire repérer par Pascal Théault, formateur à l’Asec Mimosas. Une aventure bien brève (3 mois) en Jaune et Noir qui lui permet pourtant de se tracer un pont vers la région transalpine sur conseils de Yéo Paul Martial.
Mais l’escale en 2002 en Tunisie, à Sousse, modifie le trajet du fils Doukouré dont le jeune âge et surtout, le bagage technique séduit les dirigeants de l’Etoile du Sahel qui, n’entendent pas le laisser filer. Le contrat de 5 saisons sans salaire après avoir passé 11 mois avec l’équipe junior de l’ESS ne rencontre pas l’acquiescement de Doukouré Moussa qui se rétracte sans envisager un retour à Abidjan. Et ce, malgré les injonctions de ses dirigeants de l’EFYM.
A 17 ans, le petit Moussa est livré à lui-même dans une Tunisie hostile où il réussit quand même à allier le foot et les études. Après trois mois d’errance, il décroche un contrat d’un an et demi en deuxième division tunisienne avec la STIR Sportive de Zarzouna. Mais il n’y passera que 6 mois avant de s’attirer les faveurs de la D 1 tunisienne avec un contrat de 3 ans en faveur du Club Athlétique Bizertin. Une fois encore, Moussa ne passera que 6 mois à Bizerte car la fréquence du versement salarial manquait de constance. Une autre aventure douloureuse qui convainc enfin Doukouré Moussa de revenir sous les couleurs de l’EFYM avec lequel il participe à la Ligue 1 Orange en 2006.    
A Abidjan, celui à qui l’on a collé le pseudo de Boban pour son activité dan le milieu de terrain de l’EFYM est contacté par Ahmed Romadan, ex-manager de l’équipe de Zarzouna, qui a gardé en mémoire les prestations de son ancien protégé. Exilé au Bahreïn pour diriger la sélection olympique de l’archipel du golf persique, le manager tunisien goupille un contrat de 2 ans à Al Thadamun Sports Club, en D2 bahreïnienne. Proposition qu’accepte Boban. Placé au front de l’attaque sous ses nouvelles couleurs, il inscrit 14 buts et prend le titre de meilleur fusil de la saison 2007. Il conserve son titre lors de sa deuxième saison mais avec cette fois-ci 12 buts à son compteur. Des performances qui lui ouvrent les portes de la D 1 et d’Al Shabab, vainqueur en 2004 de la coupe du Roi.
Pour lui, «le championnat du golf n’est qu’un tremplin pour moi et pour plusieurs autres joueurs africains et ivoiriens qui y évoluent. Mon ambition est de rallier l’Europe et la Hollande dont le championnat me plaît beaucoup. Mais si j’ai des propositions dans une autre partie de l’Europe je ne manquerai pas de faire valoir mes qualités», déclare Boban déjà approché par quelques clubs de Ligue 1 en France dont Sochaux, selon les informations de son agent en pleine prospection pour trouver le nec plus ultra pour son poulain qui a du talent à revendre.
Patrick GUITEY